[Critique] – V/H/S 99


V/H/S 99 film affiche

Réalisateurs : Johannes Roberts, Vanessa & Joseph Winters, Maggie Levin, Tyler MacIntyre, Flying Lotus

Année de Sortie : 2022

Origine : États-Unis

Genre : Compilation Sketchs Found Footage

Durée : 1h39

Thibaud Savignol : 7/10


Magnétoscope de Proust


Dès le sketch inaugural, Shredding, le ton est donné. On y suit une bande de potes filmant leurs conneries, ayant crée une sorte de show de leur quotidien à la manière de Jackass ou Dirty Sanchez. Toute l’esthétique et l’ambiance adolescents rebelles MTV y sont reproduites fidèlement : skate-park, courtes focales réservées à l’époque aux sports extrêmes, montage heurté, looks ninties et blagues puériles. Pour ceux ayant vécu cette époque, les souvenirs ne cesseront d’affluer, que ce soit les parties endiablées de Tony Hawk’s Pro Skater 2 sur Ps1 ou le visionnage de clips intensifs en dégustant ses délicieux Weetos aujourd’hui disparus. La bande d’amis décide alors d’investir un ancien hangar dédié aux concerts, où le groupe Bitch Cat a connu un sort funeste lors de l’incendie des lieux. Rejouant l’Enfant qui criait au loup tout au long du segment, Maggie Levin joue avec nos nerfs, poussant le procédé jusqu’à ses limites. Enchaînant les mauvaises blagues envers celui dont les croyances le font se méfier des lieux, il se pourrait bien que les quatuor musical n’ait pas encore totalement quitté ces murs. Sa violence jouissive et sa bande originale illustrent parfaitement la note d’intention des créateurs, à savoir retrouver l’essence «des derniers jours du punk rock analogique en VHS».

Les troisième et quatrième segments s’inscrivent dans la même dynamique, restituant à la perfection cette fin de millénaire. Ozzy’s Dungeon se déroule lors de ces fameux jeux d’aventures télévisés pour enfants, où les bambins devaient franchir plusieurs étapes afin d’obtenir des cadeaux en récompense. En France, on se souvient d’En Route pour l’Aventure ou du Chevalier du Labyrinthe, diffusés respectivement sur la Cinq et France 3. Ici Donna a une minute pour surmonter les obstacles et accéder à l’antre d’Ozzy qui lui accordera un vœu. Mais tout ne se passe pas comme prévu, et la vengeance familiale sera des plus cruelles.

V/H/S 99 Critique Film Johannes Roberts

Un peu à part, et plus intemporel, le second segment, intitulé Suicide Bid, voit l’innocente Lily bizutée par quatre pestes d’une sororité. Elle accepte de passer la nuit dans un cercueil pour valider son ticket d’entrée au sein de l’institution. Mais entre la malveillance de ses comparses et une ancienne malédiction, la nuit ne sera pas de tout repos. Réalisé par le sympathique Johannes Robert (son Resident Evil : Bienvenue à Raccoon City méritait un bien meilleur accueil), ce segment se veut plus classique mais n’en reste pas moins terrifiant. Difficilement regardable pour les claustrophobes, notamment lorsque les intempéries s’en mêlent, le réalisateur rend immédiatement attachante sa protagoniste, nous faisant ressentir toute l’étendue de son calvaire, qui culminera lors d’un climax assez terrifiant.

Pas de quoi bouder son plaisir, V/H/S 99 constituant à ce jour sûrement l’épisode le plus équilibré, le plus complet, où aucun segment ne vient casser un rythme parfaitement maîtrisé. A noter également un fil conducteur plutôt amusant, qui avant de venir se greffer au quatrième segment, renverra tous les apprentis cinéastes à leurs premiers délires d’amoureux du genre.

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