[Critique] – REC 4


REC 4 Affiche Film

Réalisateur : Jaume Balaguero

Année de Sortie : 2014

Origine : Espagne

Genre : Horreur Maritime

Durée : 1h36

Thibaud Savignol : 2/10


Apocalypse Eco+


L’ouverture voit un escadron d’élite (encore un), prendre d’assaut le désormais célèbre immeuble de Barcelone en vue de récupérer la journaliste Angela Vidal. Elle se réveille au cœur d’un laboratoire où des expériences sont menées sur elles. Les scientifiques font partie du projet qui a vu émerger l’horrible Tristana Medeiros et savent donc à quelle menace la jeune femme a été confrontée. Déclarée saine, elle peut désormais vaquer en liberté à ses occupations à bord du bateau. Toujours respectueux de l’unité de lieu (mais beaucoup moins de temps), REC 4 déplace son action en pleine mer, fidèle au principe de claustration de la saga. Sans besoin aucun de justifier le retour à un filmage traditionnel (le troisième volet s’en était chargé lors de son introduction), Balaguero se complaît pourtant à singer maladroitement les tics du found-footage, sans embrasser pour autant son terrifiant potentiel.

Contrairement à Plaza qui jouissait pleinement du retour à une mise en scène classique, notamment grâce à de très nombreux mouvements de caméra chorégraphiés (grues, travelling), son ancien collaborateur apparaît dénué de la moindre imagination. Il tente vainement de récréer la sensation d’étouffement du film originel, à travers ce choix fainéant d’une caméra à l’épaule, tremblotante, rendant souvent l’action confuse voire illisible. Sans parler d’un étalonnage sombre et monochrome, aux couleurs délavées, où la nuit noire et pluvieuse achève une esthétique bien fade et sans idée.

REC 4 Critique Film Jaume Balaguero

A la lourdeur de l’écriture et à une patine visuelle affreuse s’ajoute le poids d’une référence qui infuse de son concept tout le long-métrage. Impossible en effet de ne pas voir à travers ce quatrième volet une relecture bourrine du The Thing de Carpenter. Une fois les hostilités lancées, et s’ajoutant à la menace des infectés, se greffe une chasse paranoïaque pour savoir qui est infecté par le parasite originel. La journaliste, rapidement disculpée, entretiendra pourtant tout du long une ambiguïté qui ne sera levée que lors du dernier acte. Au milieu de ce joyeux bordel entre forces armées et scientifiques (The Thing encore et toujours), chacun suspecte son voisin d’être contaminé, entraînant forcément au sein d’un lieu confiné, les pires réactions. Si Balaguero s’était limité à cet aspect, proposant un tour de montagne russe aussi suffocant que son premier (et meilleur) volet, peut-être REC 4 aurait pu se poser en série B musclée et efface. En l’état il n’en est rien, et la saga se termine par un terrible naufrage, devenant par moment sa propre caricature. Finalement, peut-être que tout avait été déjà dit en 2007.

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