[Critique] – Appleseed : Ex Machina


Appleseed Ex Machina Affiche Film

Réalisateur : Shinji Arakami

Année de Sortie : 2008

Origine : Japon

Genre : Animation Futuriste

Durée : 1h40

Thibaud Savignol : 5/10


Gare au Cyborg !


Appleseed Ex Machina Critique Film Cyberpunk

Heureusement, les réminiscences de Shirow planent sur le long-métrage avec le personnage de Briareos. Homme devenu machine, il est désormais confronté à un clone, identique en tout point à sa version humaine d’antan (corps, visage, voix, démarche). Et le film de raviver les thématiques chères à l’auteur du manga original, questionnant l’humanité de son personnage, si tant est qu’il en possède toujours une, mais aussi le rapport à la chair comme vaisseau de notre personnalité. Existons-nous encore réellement dans un corps bionique ? Le sommet de ces interrogations intervient à mi-parcours, lors d’une fête. Briareos, alors sur le balcon, observe son reflet dans une porte-fenêtre sans teint qui lui fait face. Lorsqu’elle s’ouvre, on aperçoit le visage de Tereus, son clone, se révéler progressivement, superposé à celui de Briareos. L’effet est ralenti, capturant le visage de Briareos dans le reflet, qui s’efface au fur et à mesure que la porte s’ouvre, laissant ainsi apparaître celui de son double organique. Toute la dualité homme/machine mise en scène en un seul plan, et peut être même la dualité humaine tout court. Briareos et Tereus ne seraient-ils pas une seule personnalité scindée en deux entités ?

Côté action le film remplit le contrat. Épaulé par John Woo durant la production, le film multiplie les hommages, entre ralentis, lâché de colombes, combats léchés et courses poursuites à moto. L’admiration ira même jusqu’à recréer tout une fusillade dans une cathédrale, renvoyant au final démesuré de The Killer. Deunan et Briareos y apparaissent dos à dos, dessoudant du terroriste tout autour d’eux pendant que la caméra s’envole lors de travellings circulaires ralentis que John Woo lui même n’aurait pas reniés. Couplé à un design de mecha toujours aussi inventif et assuré par Aramaki lui-même, Appleseed Ex Machina assure le spectacle. Malgré un récit en dedans et une certaine redite du film original, il s’impose comme un second opus mineur mais pas inintéressant.

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