[Critique] – Zombie Cop


Affiche film Zombie Cop

Réalisateur : J.R Bookwalter

Année de Sortie : 1991

Origine : États-Unis

Genre : Horreur

Durée : 1h

Le Roy du Bis : 6/10


Vos droits sont révoqués !


Lors d’une banale descente de police, deux flics se retrouvent face à une prise d’otages. Les renforts peinant à arriver, Gill décide qu’il est temps pour lui de porter ses couilles et de jouer au héros. En confondant vitesse et précipitation, il se méprend lourdement en prenant ce mannequin de cire cul de jatte pour une victime. Il tombe lamentablement dans le piège tendu par un sorcier vaudou, qui va l’abattre comme un chien et lui lancer une terrible malédiction avant de succomber lui aussi à ses blessures. L’histoire aurait pu s’arrêter là, tandis que son coéquipier Stevens se serait octroyé les lauriers de la dépouille d’un serial killer ayant semé 67 corps sur son chemin.

Et bien non, car Gill est maintenant de retour d’entre les morts, traînant avec lui sa carcasse décharnée et son odeur pestilentielle de cadavre ambulant, toujours en quête de sa Nemesis capable lui aussi d’outrepasser sa condition de simple mortel. Et Stevens de réaliser que les effets du whisky coca ingérés quelques heures plus tôt se sont depuis longtemps dissipés ; il n’a pas le choix que d’accompagner son compagnon dans sa dernière volonté. Tempéré par le désir de rester éternellement en vie ou bien d’exterminer son pire ennemi, le Zombie Cop se résoudra néanmoins à sa tâche dans l’ordre et la morale. Ce n’est pas parce que l’on est un mort-vivant que l’on doit enfreindre le règlement.

Au moment où il réalise Zombie Cop, J.R. Bookwalter compte déjà plusieurs films à son actif, ce qui l’a naturellement amené à créer sa propre société de production Temple Entertainment. Après avoir fait ses débuts aux côtés du grand David De Coteau, le réalisateur s’est essayé au film de zombie avec The Dead Next Door. Un fan-film très inspiré des œuvres de George Romero, d’ailleurs produit par Sam Raimi et Bruce Campbell, et qui dispose de chouettes maquillages et effets spéciaux. Mais c’est vraiment avec Robot Ninja que le cinéaste se fera un nom, à travers ce concepteur de comics qui cherche à se réapproprier sa création en revêtant la panoplie de son personnage pour faire dans le vigilantisme. Zombie Cop, son troisième long-métrage, est une production tout aussi modeste tournée pour une poignée de dollars, exploitant le concept de Maniac Cop de William Lustig et de Flic ou Zombie de Mark Goldblatt.

Heureusement, Bookwalter reste un honnête artisan, la naïveté de ses scénarios couplée à son savoir faire et sa générosité lui permettent souvent de sortir ses films de leur anonymat, toujours avec ce charme suranné hérité des années 80. Pour palier à l’étroitesse du budget, le héros est ici recouvert de bandages pour cacher partiellement sa pourriture et son visage, permettant également de mieux l’iconiser et surtout de s’affranchir des inspirations précitées. Cela fonctionne d’ailleurs plutôt bien à l’écran, ce qui donne comme souvent chez le cinéaste cet aspect bande dessinée, certes un peu moins bien mis en valeur que dans son précédent essai, qui avait cela dit bénéficié d’un remastering par rapport à la version d’origine. Les séquences d’action y sont certes assez conventionnelles, mais elles ne manquent pas d’effets gores.

On apprécié réellement le second degré de l’entreprise que l’on retrouve à l’œuvre lors de certaines séquences assez grotesques, comme cette fusillade chez l’épicier indien, ou cette course poursuite flegmatique le pied sur le frein dans les bois, pour ne pas risquer de froisser la taule des Cadillac. À défaut d’être très inspiré, Zombie Cop transpire de tous ses pores le système D et la bonne humeur d’un nanar tourné entre copains. Et si le gentil vient finalement à bout du méchant lors d’une ultime bagarre dans le bosquet de leur patelin paumé, ce n’est pas pour retourner pioncer six pieds sous terre, mais bien pour continuer à jouer les justicier en tout bien tout horreur.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut
Optimized with PageSpeed Ninja