[Critique] – Lake Placid


Lake Placid affiche film

Réalisateur : Steve Miner

Année de Sortie : 1999

Origine : États-Unis / Canada

Genre : Croco Géant

Durée : 1h22

Le Roy du Bis : 4/10
Thibaud Savignol : 5/10

Sortie sur Shadowz : 22 novembre 2024


Krokmou


Les années 90 ont été fortement marquées par le film d’attaques animales, avec une propension pour des bestioles bien plus volumineuses que d’ordinaires. Dès le début de la décennie Frank Marshall donnait le coup d’envoi avec son Arachnophobie, distillant la phobie des insectes à huit pattes à de nombreux spectateurs, avant d’être suivi par Ticks, Mosquito (trauma d’enfance pour l’auteur de ses lignes), Jumanji ou encore Abberation (ici ce sont des salamandres mutantes). Chacun à sa façon prenait plaisir à décupler des animaux repoussants, bien que loin d’être mortels dans la réalité, pour en faire des créatures horrifiques répugnantes et dangereuses. On ne voyait désormais plus les sorties rando de la même façon.

Au plus profond du Main, dans le comté d’Aroostook, un plongeur est attaqué par une mystérieuse créature lors de son expédition. Une paléontologue, le shérif de la ville, un riche professeur excentrique ainsi qu’un agent de la protection des eaux et forêts vont faire équipe pour traquer l’animal et restaurer la tranquillité des lieux. Si le croc retrouvé sur le cadavre laisse augurer la présence d’un crocodile, la flore en question réfute cette présence. Pourtant, l’équipe de bric et de broc va rapidement constater la véracité de cette hypothèse.

Lake Placid Critique Film

En 1999 Lake Placid arrive ainsi un peu après la bataille, signé du quasi-vétéran Steve Miner. Reconnu dans le genre pour ses premiers travaux (les épisodes 2 et 3 de Vendredi 13 et House), il venait surtout de faire un carton avec la nouvelle séquelle d’Halloween : 20 ans après. A nouveau bankable, le voici aux manettes d’une série B fortunée comme on en fait plus. A l’image de La Mutante quelques années plus tôt (35 millions de dollars) ou Anaconda deux ans auparavant (45 millions de dollars), le metteur en scène dispose d’une enveloppe confortable de 27 millions de dollars pour mettre en scène un script aux personnages haut en couleur, au casting assez hallucinant (Bill Pullman, Bridget Fonda, Brendan Gleeson) et où les vannes fusent en permanence sans trop de lourdeur. Cousu de fil blanc, certes, mais un point d’honneur est mis à soigner les apparitions de la créature.

Et pour cette dernière, il a su convaincre une pointure de rejoindre le projet, en la personne de Stan Winston. L’homme providentiel, qui après avoir donné vie au Predator ainsi qu’au célèbre T-Rex de Jurassic Park, se charge ici d’animer un immense crocodile de dix mètres de long. Pour rendre tout cela le plus crédible possible, l’animateur s’appuie sur trois modèles différents de la créature : une tête détaillée capable d’ouvrir la mâchoire pour les gros plans, une plus large téléguidée pour les plans éloignés et une dernière hydraulique pour les prises de vue sous-marines. Malgré quelques effets numériques aujourd’hui datés (fin 90’s obligent), le résultat est bluffant de réalisme, amenant une réelle plus-value à un métrage bancal mais généreux.

Bien qu’épaulé par Paul Hirsch au montage, collaborateur régulier de De Palma, et de John Ottman à la musique, qui sort d’Usual Suspects et Disjoncté, difficile pour Miner de transcender un scénario aussi linéaire. Si l’intrigue se déroule essentiellement aux abords du lac, une fois l’exposition expédiée, le réalisateur parvient pourtant à exploiter tous les aspects de son décor. Loin de se contenter de seulement centrer les attaques sur la plage, il intègre des séquences d’attaques aquatiques ainsi qu’un hélicoptère, afin de balayer les cieux et de rajouter un angle d’attaque. A noter deux exécutions surprenantes pour un film de ce calibre, avec un homme coupé en deux et un autre décapité en plein écran. Maximisant son budget via une dernière partie résolument orientée action, la caméra se permet même quelques envolées luxueuses qui font de Lake Placid un spectacle au moins sympathique, à défaut d’être inoubliable.

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