[Critique] – REC 2


REC 2 Affiche Film

Réalisateurs : Jaume Balaguero et Paco Plaza

Année de Sortie : 2009

Origine : Espagne

Genre : Horreur

Durée : 1h25

Le Roy du Bis : 5/10
Thibaud Savignol : 5/10


La Croix et la Bannière


L’opus de la surenchère

REC 2 Critique Film Suite

Cette entrée en matière jouit d’un rythme sans temps mort, d’une violence graphique bienvenue ainsi que d’un dispositif de filmage plutôt original à l’époque : l’entièreté des troupes de choc est équipée de petites caméras portatives, fixées sur le casque, permettant de justifier les nombreux changements de points de vues opérés lorsque les membres sont séparés. Un caméra-man suit également les événements, dans la grande tradition du Found footage, décuplant la sensation anxiogène qui émane de ce décor putride, mal éclairé et désormais habité par des forces maléfiques.

REC 2 Critique Film Found Footage

La Tour Infernale

Pourtant, après cette première demie-heure menée tambour battant, qui enchaîne également les révélations scénaristiques, le film brise délibérément sa course folle pour se focaliser sur trois gamins extérieurs au départ aux événements (le flashback intervient une fois qu’ils croisent les équipes d’intervention dans les escaliers de l’immeuble). Ni déplaisants, ni attachants, occupés à filmer leurs conneries d’un soir, ces trois adolescents vont avoir la brillante idée d’investir le bâtiment en quarantaine afin de filmer au plus près du mystère. Leur récit se greffe en parallèle à l’intervention des troupes d’élite, sur le même laps de temps, afin d’aboutir à un croisement des trajectoires une fois le retour en arrière achevé.

Souvent décrié comme le gros point faible de ce second volet, difficile de donner tort à la vindicte populaire. Plombant le bel élan des débuts, ces péripéties n’apportent pas grand chose, si ce n’est vouloir à tout prix créer une respiration là où il n’y en avait pas besoin. On aurait aimé voir le film assumer son parti pris action sans demie-mesure, quitte à rogner sur la durée et proposer un shot d’adrénaline jusqu’au-boutiste, seulement motivé par des affrontements dantesques au cœur d’un immeuble putrescent. Un The Raid horrifique avant l’heure en sorte.

Les quelques affrontements lors de cette seconde partie semblent anecdotiques, dénués d’une vraie tension, notamment à cause de la difficulté à s’identifier à des personnages présentés plus d’une demie-heure après le début de la projection : la fausse bonne idée de cette suite. Une suite au budget plus conséquent, mais sans doute écrite dans la précipitation pour sortir au plus vite dans les salles obscures. Le scénario part dans tous les sens, oublie la rigueur de son prédécesseur (qui exploitait intelligemment son décor vertical pour progresser littéralement par palier), afin de recoller tous les morceaux et lever le voile sur les expérimentations qui ont lieu derrière ces murs. Le bordel ambiant ne sait plus à quel saint (ou référence filmique) se vouer, pris en étau entre les différentes pistes explorées.

Mais heureusement, en se rapprochant in fine de l’esprit du première opus, en levant le pied sur la bourinitude et en replaçant la terreur pure au cœur du long-métrage, REC 2 offre un climax des plus efficaces. Loin d’égaler celui du premier opus (est-ce seulement possible ?), il ravira sans aucun doute les amateurs de péloches excessives et déviantes, en les rappelant aux bons souvenirs des possessions cradingues de l’âge d’or du cinéma bis.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut
Optimized with PageSpeed Ninja