[Critique] – Zombie ’90 : Extreme Pestilence


Affiche film Zombie 90 Extreme Pestilence

Réalisateur : Andreas Schnaas

Année de Sortie : 1991

Origine : Allemagne

Genre : Invasion Zombie Fauchée

Durée : 1h15

Le Roy du Bis : 5/10
Thibaud Savignol : 5/10


Rotten


Forcément, l’histoire est d’un minimalisme presque enfantin. Un avion militaire s’écrase dans la forêt, libérant une étrange substance verdâtre qui transforme les badauds en horde de zombies affamés qui se mettent à dévorer les vivants en utilisant toutes les armes qui leur tombent sous la main (tronçonneuse, hache, feuille de boucher, machette…). Mais deux scientifiques vont chercher à endiguer cette vague de morts-vivants avant qu’il ne soit trop tard. Le film peut d’ailleurs être (re)découvert grâce à la collection Violent Shit de Synapse Films qui propose une version anglaise sous-titrée. En tout cas, on sent que les doubleurs se sont lâchés et ne devaient pas être beaucoup payés, d’où un joli sabordage en règle.

Il y a d’ailleurs un décalage entre le doublage et le moment où les acteurs se mettent à débiter leurs répliques. Mieux encore, les voix ne collent pas du tout avec le physique des principaux acteurs. Imaginez-vous seulement deux blancs teutons parler comme des Afro-Américains, oscillant entre les tons graves et aigus et jurant toutes les deux minutes comme des charretiers. Le délire est parfois poussé à son paroxysme quand l’un reproche à l’autre de saigner dans sa voiture après s’être fait bouffer par un zombie. Mieux encore sur la fin, où le héros compare un zombie noir à Jimmy Hendrix en lui lâchant une anecdote sur son concert à Woodstock. Soulignons également le soin apporté aux détails lorsque les personnages portent un masque à gaz où les voix deviennent complètement étouffées et donc parfaitement inaudibles. Un parangon d’ânerie agrémenté de grognements caverneux et de bruits de bouche lors des banquets de chair humaine digne des pires bruitages que l’on entend parfois sur Xhamster, catégorie Blowjob pour les curieux.

Le film se révèle parfois transgressif. Citons par exemple le massacre d’une éclopée décapitée sur son fauteuil roulant et de son bébé arraché en deux. Même si au final cela est fait avec une telle dose de second degré qu’il serait difficile de ne pas en rire. Il faut bien reconnaître que le scénario n’est qu’un prétexte à une série de meurtres aussi ignobles que grotesques, où le réalisateur cherche surtout à satisfaire sa fascination pour les démembrements bien moyenâgeux et sa soif insatiable pour les geysers de sang débridés. Mais surtout, son fantasme pour le sexe féminin qu’il filme sous toutes les coutures avant de l’ouvrir comme un poulet pour trifouiller dedans et chopper des viscères que ses interprètes font mine de mordiller. On sent bien qu’il s’agit d’un tournage amateur entre copains où le dur labeur était récompensé par des litres de bière et des pizzas. F

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