
Réalisateur : Ron Carlo
Année de Sortie : 2003
Origine : États-Unis
Genre : Zombie Partouzeur
Durée : 1h09
Le Roy du Bis : 6/10
Thibaud Savignol : 3/10
Disponible à la vente chez Uncut Movies
La Revanche du Zombie Partouzeur
Notre zombie violeur préféré au chibre démesuré est de retour, grâce à son frère, dont le mélange de pisse et de vomi déversé sur sa tombe lui permet d’être ressuscité. Dans la famille Logan, l’activité de serial killer est une tradition à laquelle on ne peut résolument se soustraire. C’est donc reparti de plus belle pour une série d’orgies et de meurtres, entre cannibalisme et nécrophilie, dans un esprit totalement dérangé et un second degré toujours aussi assumé.
Une Seconde Naissance
Le tempétueux Agent Manners revient également pour tabasser des dealers et mener l’enquête, épaulé de son fidèle coéquipier l’Agent Sloane, de toute évidence pas rancunier d’avoir été battu à mort par son collègue dans un ultime accès de colère. On ne peut d’ailleurs pas dire, loin s’en faut, que les personnages aient tellement évolués en six ans. Toujours adeptes du mot «fuck», Sloane continue de prêcher des leçons de morale et Manners de sniffer de la cocaïne, visiblement pas moins pourri de l’intérieur que le cadavre putréfié qu’il pourchasse.
Poussant tous les curseurs du mauvais goût à leur paroxysme, Ron Carlo s’est donné comme défi d’offrir une suite bigger and louder à The Necro Files, racolant son public à qui mieux mieux. Au programme des réjouissances : l’énucléation d’un pénis servant de sex-toy à une prostituée violée, un sandwich de chair humaine à base de sein et de vagin, quand ce n’est pas carrément le zombie qui s’improvise yéti des chiottes au point de boucher les wc d’un énorme paquet d’excrément. Ne cherchez pas la complication, ce ne sera jamais plus fin que ça.

Finalement le problème, et on s’en rend compte bien trop vite, c’est que la réalisateur a osé réemployer pas mal de rushs pour combler les lacunes de son script anémique. The Necro Files 2 est donc construit exactement de la même manière que son prédécesseur, grâce à une succession de saynètes raccordées entre elles par le fil conducteur d’une enquête soporifique, des meurtres sordides et séances de cannibalismes, avant que les adversaires ne règlent leur compte dans un studio tout aussi minable que le reste des environnements filmés en DV. Inutile de préciser que la mise en scène est toujours aussi terne qu’auparavant et bardé de faux raccords. Aucun effort n’a été fait de ce côté-là, laissant deviner l’opportunisme et la malhonnêteté de cette séquelle dépouillée de la moindre vision derrière.
Perversion assumée
La seule chose pour laquelle Ron Carlo fera mieux, c’est quand il choisira de s’attarder plus que de raison sur l’anatomie de ses interprètes féminines, faisant basculer le long-métrage dans le porno gore. The Necro Files avait permis à l’éditeur français Uncut Movies d’en faire l’un des titres phares de son catalogue de distribution. Patrice Carmona et Romuald Falleau sont donc les coproducteurs de cette nouvelle itération financée par des avances sur recettes comme nous le confiait ce dernier il y a peu par téléphone. Les deux orléanais n’avaient pas dû aligner assez de billets pour relever l’intérêt de cette séquelle et faire monter la sauce. Ils n’étaient d’ailleurs pas les premiers à vouloir en produire une séquelle puisque Lloyd Kaufman s’était également montré intéressé par le potentiel commercial du projet.
Patrice Carmona et Romuald Falleau n’étaient pas des producteurs très envahissant puisqu’ils n’ont jamais été présents lors du tournage, s’étant déroulé dans une ambiance bon enfant. L’affaire s’est néanmoins compliquée lorsque leurs confrères ont dû parcourir la moitié du pays pour trouver un laboratoire acceptant de transcoder le film sur un master, la plupart ayant refusé en raison du caractère violent, subversif et illicite de ce parangon de conneries et d’obscénités. Finalement, le film a pu voir le jour grâce à l’intervention d’un laboratoire de duplication spécialisé dans les productions pornographiques. Un argument de vente s’il en est, que les deux orléanais ne manqueront pas de mettre en avant lors d’une interview accordée au magazine Mad Movies.
Évidemment, ce genre de production est toujours difficilement défendable, surtout auprès des élites intellectuelles et cinéphiles. Et il serait bien difficile d’y apporter des arguments intelligibles pour en justifier le visionnage, si ce n’est l’absurde et le grand guignol animant l’entreprise. Gageons que les amateurs de spectacles transgressifs et amorales en ressortent pleinement satisfait malgré les faiblesses relatives de l’intrigue, et ces effets gores rachitiques.