[Critique] – Carnosaur 2


Carnosaur 2 affiche film

Réalisateur : Louis Morneau

Année de Sortie : 1995

Origine : États-Unis

Genre : Dinosaures Mutants

Durée : 1h23

Le Roy du Bis : 4/10
Thibaud Savignol : 5/10


Made in Corman


Le clin d’œil, La référence, l’hommage ou encore le plagiat. Des notions propres bien distinctes, mais qui sont beaucoup plus floues quand il s’agit du domaine artistique. À partir de quel moment nous basculons de l’une à l’autre, et surtout à partir de quand est franchie la ligne rouge ? Si de nombreux procès ont déjà eu lieu dans l’Histoire du 7e art à ce sujet, ce n’est pas une coïncidence. Citons le Pour une poignée de dollars de Leone, allègrement pompé sur Le Garde du corps de Kurosawa, ou encore Lock Out produit par Besson et accusé d’avoir fortement louché sur New York 97 de Carpenter. Dans les deux cas, les «mauvais élèves» ont été rappelés à l’ordre devant les tribunaux et condamnés à des réparations financières. Carnosaur 2 tente à son tour le copier/coller.

Évidemment, la différence de budget est ici un élément atténuant. Personne n’a poursuivi en justice Roger Corman pour son film budgété à tout juste un million de dollars, si ce n’est moins, à destination des petits cinéma et du marché de la vidéo. Il faut y voir les prémices de ce qui explosera dans les années 2000, les fameux «mockbusters » : ces films d’exploitation qui reprenaient les grandes lignes des succès de l’année (Transmorphers pour Transformers par exemple), mais façon low-cost et destinés au direct-to-video. En ce sens, Carnosaur 2 n’est rien d’autre qu’une relecture à peine, même pas en fait, déguisée du Aliens du James Cameron. Un film pourtant déjà ouvertement cité lors du climax du premier opus, mais la peur du répétitif ne tue pas.

Carnosaur 2 Critique Film Roger Corman

Jouons donc aux jeux des (pas) sept différences entre les deux films. Ici, une ancienne mine classée top secrète qui sert de laboratoire expérimental est assaillie de créatures dinosauresques qui massacrent tous les résidents/travailleurs du lieu. Comme dans Aliens et sa colonie annihilée par les xénomorphes. On envoie alors à la rescousse une équipe de gros bras chargée de neutraliser la menace, encadrée par un agent du laboratoire en question, et à qui on donne le minimum d’informations pour éviter un scandale. Comme dans Aliens où un commando de marines est expédié sur la planète en question, dirigé par un bureaucrate de Wayland, espérant toujours pouvoir rapatrier un alien.

En accéléré. Un seul individu a survécu, un gamin, qui a vu son père mourir sous ses yeux. Le leader du commando n’a pas terminé le deuil de son fils, et projette ce dernier sur ce nouveau bambin, cherchant à le sauver à tout prix. Comme dans … Vous avez compris (Ripley, sa fille morte, l’apparition de Newt, lien mère-fille, tout ça tout ça). Ainsi peu de surprise scénaristiquement, les créatures vont se révéler et il va falloir pour tout le monde survive dans un lieu cloîtré et hostile. Le Noir mourra en premier (logique nineties), la femme bad-ass à la Vasquez ensuite, laissant les hommes blancs s’en tirer. Ouf, la morale est sauve.

Avec ses pièges disposés façon tourelles dans Aliens, ses courses-poursuites dans d’interminables couloirs et son climax qui recycle encore le duel Ripley/Reine Alien façon mécha, il semblerait que le classique de Cameron en ait marqué plus d’un. Mais faut-il pour autant condamner ce simple copier-coller ? Pas forcément.

Malgré cette technique de cinéphile flibustier, Carnosaur 2 n’en reste pas moins une série Bis sympathique à défaut d’être mémorable. Le premier acte se traîne un peu, mais une fois la confrontation engagée le deuxième acte ne faiblit pas jusqu’au final rondement mené, en dépit d’une sensation de contempler la photocopie d’une photocopie. Ça ne joue pas spécialement bien, c’est clairement fauché (5 décors à tout casser, les mêmes costumes réutilisés) et ça ne sort pas des sentiers battus. Mais le film a la courtoisie de ne durer qu’1h20, de bourriner efficacement, d’introduire des nouvelles bébêtes (des raptors, forcément) et de nous gratifier de quelques débordements gores tel cet homme transformé en Dentastix pour T. Rex. Oui, il ne faut pas copier sur son voisin, mais avec Carnosaur 2, le voisin ne risque pas grand chose.

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