[Critique] – Elmer le remue-méninges


Elmer le remue méninges affiche film

Réalisateur : Frank Henenlotter

Année de Sortie : 1988

Origine : États-Unis

Genre : Horreur

Durée : 1h24

Le Roy du Bis : 7/10
Thibaud Savignol : 6/10


Magic Blue


Peu importe leur condition, les personnages ne sont jamais à l’abri de faire de mauvaises rencontres et il n’est pas surprenant de voir des habitants s’entre-tuer dans la rue, de voir des mutants sortir des égouts, ou bien des sans abris se mettre à fondre sous l’effet d’un alcool frelaté. La vie n’y a que peu de valeur, la municipalité de l’époque y accorde d’ailleurs peu d’importance en préférant les parquer dans les banlieues et des hôtels miteux. Les prostituées, dealers, junkies et criminels de tout bord s’y côtoient, s’exploitent mutuellement, formant ainsi tout la lie de l’humanité dont se repaissent les prédateurs comme ce Elmer, sorte de Monsieur Hankey charmant au sourire carnassier.

Elmer le remue méninges Critique film Henenlotter

Dans Elmer le Remue-Méninge, il y est question d’une métaphore sur les dangers et ravages de la drogue, délivré par un ver extra-terrestre anthropophage, croisement entre Jiminy Cricket (Pinocchio) et Kaa (Le Livre de la Jungle), ou bien entre un phallus et un gros colombin qu’avalera d’ailleurs une nymphomane à gorge déployée. Bref, un adolescent désœuvré tombe sous l’emprise de son nouveau compagnon qui le pique de son dard acéré pour lui injecter une substance euphorisante et hallucinogène, allant jusqu’à altérer sa perception de la réalité tout en le privant peu à peu de son humanité. Dès lors, l’ado passe ses journées à s’enfermer à double tour dans la salle de bain, non pas pour se masturber mais bien pour planer. Mais il y a néanmoins un prix à payer, et une fois le doigt pris dans l’engrenage, Brian ne pourra plus reculer.

Le deal est convenu ainsi : des cervelles à dévorer contre un peu de magic blue. Brian se met alors à en quête de nouvelles victimes à lobotomiser dans la rue. L’occasion pour Frank Henenlotter de se replonger dans son univers de prédilection parfois reconstitué en studio et d’ailleurs cadré par un certain Jim Muro. Évidemment, les choses vont dégénérer, le manque lié au sevrage se fera de plus en plus violent tandis que sa vie comme son entourage vont rapidement se déliter autour de lui. Au delà du vampirisme de leur rapport et de son addiction, on peut également soulever un érotisme homosexuel sous-jacent digne d’un David DeCoteau, puisque Brian délaisse volontairement sa petite amie au profit de ce python gouailleur et chantant envers lequel il éprouve une forme de fascination ambiguë et un goût immodéré pour le liquide séminal bleuté.

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