[Critique] – Kickboxer 3


Réalisateur : Rick King

Année de Sortie : 1992

Origine : États-Unis

Genre : La Bagarre

Durée : 1h32

Le Roy du Bis : 5/10


Bagarre autour du monde


La menace Tong-Po définitivement écarté, David Sloane peut enfin prouver à tout le monde qu’il est le meilleur en allant se bagarrer tout autour du globe. Kickboxer 3 nous emmène donc à Rio de Janeiro, où l’américain devra défendre son titre de champion contre un argentin (vous savez, cette race belliqueuse qui nous a volé la coupe du monde 2022), poulain d’un Bolsonaro des Favellas, qui dirige un réseau de prostitution d’adolescentes secret et qui compte bien arranger la rencontre pour s’en mettre plein les fouilles. Mais David ne l’entend pas de cette oreille, et plutôt que de s’entraîner pour le combat, il va passer son temps à faire du tourisme, manger des brochettes de chat et surtout casser la gueule à des mécréants en se mettant toute la smala à dos. Que deviendraient les pays du tiers-monde sans l’interventionnisme yankee ? Exit le code d’honneur et le sport, bonjour l’enfer des armes, les combats de rues, et le dopage.

Vous avez bien lu, car cette suite part loin, très loin et change même carrément de dimension et de registre lorsque David, que l’on avait connu bien plus sage et discipliné, se met à se la jouer Chow-Yun Fat en dessoudant du gangster à coup de tatanes et de mitraillettes. On aurait pu penser que cette suite allait se recentrer sur ce qui importe réellement, reléguant ainsi la vengeance au second plan. Mais à dire vrai, c’est bien l’inverse qui se produit et ceux qui espéraient voir un tournoi avec du kickboxing et de la Capoieira, ou au moins de belles chorégraphies de combat, en seront pour leur frais puisque le match pour le titre n’ira même pas à son terme et se terminera en véritable pugilat digne d’un show de la WWE. On se surprendra de voir David et l’oncle Xian faire le boulot de la police pour sauver la vierge et l’orphelin, en démantelant tout une organisation criminelle après avoir troqué les gants de boxe pour des Beretta. C’est limite s’il n’y a pas plus de fusillades que de bastons. Si on avait coutume des situations quelque peu excessives, voilà des bêtises auxquelles cette saga ne nous avait pas encore habitués jusqu’ici.

Kickboxer 3 Critique Film Sasha Mitchell

La traditionnelle phase de préparation avant le grand match est devenue un leitmotiv récurrent des films de combats depuis le succès de la saga Rocky. Kickboxer ne fait pas exception à la règle en proposant des séances d’entraînement sadomasochistes à la limite du supportable pour le corps humain (écartèlement, fracassage de tibia sur du bambou). Ici, cette parenthèse servira de camp de torture pour le principal interprète, qui devra courir un trail avec un sac rempli de pierres, se taper plus de vingt kms à la nage, faire du ski nautique sans les skis, ou bien se taper un travail de bagnard toute la journée. On aurait pu penser que ce bootcamp l’aurait épuisé mais c’était sans compter sur l’aide de son sensei, qui va lui confectionner un remède homéopathique et dopant, à base de plante vénéneuse et de venin de serpent, afin de le remettre sur pied. Sasha Mitchell qui devait sûrement espérer une carrière similaire à celle de JCVD s’est sans doute dit que cela serait une bonne idée de jouer les action-star.

On se retrouve donc avec un acteur qui se fera plus remarquer pour ses cacas nerveux et ses comportements de diva que pour ses prouesses au combat ou son talent à l’écran. L’acteur souffrait manifestement d’un complexe d’infériorité inhérent à son rôle de Cody dans la série Notre Belle Famille, puisqu’il en avait marre de passer pour un crétin, ce qu’il est d’ailleurs en réalité, de la confession même de son réalisateur. Rick King en a vu d’autres cela dit, lui qui a déjà eu à diriger des grandes stars telles que Patricia Arquette, Lorenzo Lamas, Dennis Hopper, Kiefer Sutherland et même le roi Pelé. La résolution finale pleine de bons sentiments, qui puni le méchant et permet de redonner du baume au cœur et de l’espoir aux nécessiteux, finira d’enfoncer le clou du cercueil et de faire de Kickboxer 3 un sacré nanar de compétition.

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