[Critique] – The Bay


The Bay Affiche Film

Réalisateur : Barry Levinson

Année de Sortie : 2012

Origine : États-Unis

Genre : Épidémie Estivale

Durée : 1h24

Le Roy du Bis : 7/10
Thibaud Savignol : 6/10


Apocalypse Bay


Baignade interdite

The Bay Critique Film Barry Levinson Found footage

Le 4 juillet 2009, la petite ville de Chesapeake Bay est en effervescence. La météo est au beau fixe, le concours du plus gros mangeur de crabe bat son plein, et rien ne pourra gâcher la bonne tenue de l’élection de Miss Crustacé. Pourtant, parallèlement à ces festivités regroupant badauds, restaurateurs et forains, une journaliste tente de lever le voile sur les circonstances qui mèneront rapidement la ville à la catastrophe. En cause : un maire cupide et ignorant qui se soucie bien peu de la toxicité de l’eau et de la mort de tout un écosystème aquatique.

Cette enquête est appuyée par des témoignages et rapports alarmants de scientifiques, qui ont effectué la corrélation entre l’usine de désalinisation de l’eau et l’élevage intensif de poulets dont les fientes toxiques sont directement déversées dans la baie. Cette journée en apparence idyllique va bientôt se transformer en cauchemar épidémique lorsque les habitants vont commencer à devenir victimes de démangeaisons et d’éruptions cutanées.

Media Overkill

Mais les symptômes vont très vite empirer au fur et à mesure de la contamination. S’en suit des vomissements sanglants, des crises de convulsion et des morts assez violentes qui auront le mérite de nous donner quelques sueurs froides. Évidemment il ne faut pas être Einstein pour comprendre que les OGM ont fait muter la flore carnassière. Les parasites isopodes habituellement friands de langue de poiscaille jettent donc leur dévolu sur les humains, dévorant jusqu’aux organes et intestins de leur hôtes infectés.

The Bay Critique Film Barry Levinson Found footage

Les événements prennent de l’ampleur, les hôpitaux saturent de malades, les médecins sont impuissants et dépassés par la situation, les cadavres jonchent les rues au beau milieu des poubelles ou des restaurants, parfois recouverts de sang, les parasites frappent toute personne en contact avec l’eau, n’épargnant ni les femmes, ni les enfants. Sous cette menace d’ordre sanitaire et public, les autorités mettent la ville sous quarantaine et tente d’étouffer l’affaire.

Cette fâcheuse manie de vouloir absolument tout rationaliser et expliquer aurait pu considérablement en limiter l’impact, pourtant c’est bien l’inverse qui se produit. Le film parvient habilement à brouiller la frontière entre fiction et réalité grâce à l’originalité de son format, qui mêle une multitude de points de vue. La partie documentaire permet de prendre de la distance et de mesurer l’impact d’une pandémie à «petite» échelle, tandis que d’autre part on se retrouve confrontés de plein fouet à ce cauchemar sans concession, où l’on contemple des gens agoniser dans le sang et la douleur, grâce à des prises captées sur le vif (caméscope, téléphone portable, vidéo de sécurité, dashcam, conversation skype etc).

Le climat est d’autant plus pesant que la psychose est collective et devient limite plus virale que l’infestation elle-même, comme on le voit actuellement en France avec les punaises de lit. Un vent de pessimisme semble parcourir tout le projet, même si on ne peut que saluer le prophétisme clairvoyant de The Bay. Outre le sous texte écologique, certes pas bien finaud, Barry Levison en profite pour adresser un tacle au consumérisme, principal cause de contamination et facteur de propagation, sans oublier les institutions qu’il remet en question quant à leur capacité à gérer les situations de crises.

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