[Critique] – Nekromantik 2


Nekromantik 2 Affiche film

Réalisateur : Jörg Buttgereit

Année de Sortie : 1991

Origine : Allemagne

Genre : Romance Putride

Durée : 1h44

Le Roy du Bis : 7/10
Thibaud Savignol : 5/10


Love me Deadly


Le film s’ouvre d’ailleurs sur une citation de Ted Bundy et s’intéresse à une nécrophile assimilant la visite d’un cimetière et des catacombes au château de Disneyland Paris. L’histoire s’apparente beaucoup à celle de Karen Greenlee dont on retrouve d’ailleurs l’une des esquisses dans l’appartement de cette femme. En plus de lui ressembler physiquement, l’actrice va s’adonner à quelques ébats charnels et longs baisers langoureux avec un corps putréfié. Ce cadavre, c’est celui de Robert, le personnage principal du premier opus. L’infirmière va même aller jusqu’à exposer sa dépouille dans son salon comme une nature morte avant d’entretenir une relation sentimentale avec lui, comme les hommes le font avec leurs poupées gonflables ou leur Playstation. 

Nekromantik 2 Critique Film

Bien qu’il fasse un peu moins dans la dépravation et l’accouplement Nekromantik 2 suit le même prolongement thématique et plus encore puisqu’il interroge la notion de fantasme dans le couple aussi obscènes et incompréhensible soient-ils (échangisme, sadomasochisme, etc.). Le regard se portera notamment sur celui d’un doubleur porno vivant une romance avec cette infirmière dépravée. Par réflexe elle tentera de lui cacher ses fantasmes en activant le protocole 0, ce qui revient grosso-modo à couper le corps de Robert en morceaux (ou bien pour les mec à supprimer leur porno du disque dur) afin de ne laisser aucune trace, ou presque… Mais chassez le naturel et il revient au galop.

Nekromantik 2 est tourné en 16 mm et bénéficie d’une mise en scène encore plus soignée. Il ne fait d’ailleurs aucun doute que son créateur soit l’élève modèle de cette génération dorée. Le cinéaste est réellement parvenu à imprégner son style d’une tonalité dépressive et mélancolique, d’un romantisme macabre accompagné d’une musique envoûtante et érotique, culminant dans un concert au piano où l’actrice clame haut et fort son penchant pour la chaire moite et noircit, la putrescence et les reflux de caveau.

Si l’intérêt du splatter underground allemand réside habituellement dans ses saillies gore et sanguinolentes (Andreas Schnaas, Olaf Ittenbach, Timo Rose) c’est déjà moins le cas chez Jörg Buttgereit. Le réalisateur préfère s’intéresser à la relation intimiste de ces deux amants, mis au défit des obsessions nécrophiles de Monika, incapable de trouver la jouissance autrement que par la mort et ses relents putrides. Des limites rapidement atteintes pour Mark qui en aura des hauts le cœur. Que les goreux se rassurent néanmoins, la fin vaut bien la peine de l’attente, et là encore, l’orgasme ne pourra être atteint qu’en épousant l’acte de mort lui-même. 

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