[Critique] – We Are Still Here


Affiche film horreur We Are Still Here

Réalisateur : Ted Geoghegan

Année de Sortie : 2015

Origine : États-Unis

Genre : Horreur

Durée : 1h24

Le Roy du Bis : 6/10
Thibaud Savignol : 7/10


Fulci aussi est toujours là


Histoire de revenants, famille qui emménage et maison isolée d’un petit village pas accueillant pour un sou. Ne cherchez pas plus loin, We Are Still Here a toujours été conçu comme un hommage au classique de Lucio Fulci, La Maison près du cimetière. Le projet était assumé dès le départ, et en voyant le résultat, on pourrait même penser à un quasi remake. Geoghegan a retenu les leçons de son aîné, contrairement au père Schnaas, lui aussi féru du maître italien. Le décor choisi crée un inconfort immédiat, et le réalisateur prend le temps d’installer son ambiance, en ayant notamment recours au plan fixe pour capter la décrépitude des lieux.

Situé en plein hiver, les cadres enneigés rajoutent à la sensation d’isolement et de fin du monde, comme Shining en son temps. Alors que la mère est persuadée que l’esprit de son fils les accompagne, il se pourrait que ce soit un esprit beaucoup plus menaçant qui commence à pointer le bout de son nez. Les apparitions se font subtiles et terrifiantes (une ombre au fond du plan, un spectre qui traverse rapidement le décor) avant que l’intensité se fasse de plus en plus oppressante. A mesure que la vérité des lieux et du voisinage est révélée, le chaos va irrémédiablement se déchaîner, détruisant tout sur son passage.

Film We Are Still Here Ted Geoghegan

Démarrant donc comme un pur film d’angoisse et de Frayeurs (sic!), We Are Still Here, après avoir efficacement construit une ambiance mortifère et pesante à la Fulci, bien qu’un chouia moins déliquescente, change petit à petit de registre pour aboutir à un final apocalyptique. Une dernière partie précédée d’un intermède possession/exorcisme qui apparaît très forcé, comme pour surfer sur les modes de son époque (Conjuring et Insidious viennent de tout écraser sur leur passage récemment), à défaut d’être un choix réellement pertinent. Seule ombre au tableau avant un climax d’une générosité folle, qui met en scène une vengeance d’outre ombre d’une sauvagerie assez inentendue.

Encore une fois, les débordements gore du maestro ne sont pas loin, les deux films faisant de la cave le terreau d’une puissance vengeresse. Sans en dévoiler trop et contrairement au classique de 1981, le danger pourrait bien revêtir une autre forme que celle amorcée depuis le début. Premier film oblige, la volonté de Geoghegan de remplir son long-métrage comme si c’était le dernier ne se tarit jamais. La population si farouche se métamorphose alors en une masse inarrêtable, justifiant ses actions dans une pure logique Lovecraftienne que n’aurait pas renié feu Stuart Gordon, lui qui l’avait si bien illustré dans son mésestimé Dagon.

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