[Critique] – Demon House


Demon House Affiche FIlm

Réalisateur : Jim Kaufman

Année de Sortie : 1997

Origine : États-Unis

Genre : Horreur

Durée : 1h30

Le Roy du Bis : 6/10
Thibaud Savignol : 5/10


HouSecours v’la du Z !


Encore une petite pépite trouvée au fin fond d’un Cash Express de campagne. Film d’horreur sorti directement pour le marché vidéo en 1997, Demon House semble à priori être un one shot n’appartenant à aucune saga déjà existante. Que nenni ! Il suffit de taper le titre dans notre moteur de recherche préféré pour voir apparaître La Nuit des Démons 3. Pas vraiment un mensonge en soi, mais plutôt un bordel marketing sans queue ni tête. Petit récapitulatif d’un imbroglio pas comme les autres qui va mettre votre matière grise à rude épreuve.

En 1988 sort les sur les écrans américains Night of The Demons, puis en VHS par chez nous, sobrement renommé La Nuit des Démons (toujours inédit en Dvd à ce jour). En 1994 sort le second opus (Night of The Demons 2), puis le troisième en 1997 (Night of The Demons 3). Jusqu’ici, tout va bien. Mais le distributeur français a estimé que c’était trop simple et a décidé, sûrement lors d’une réunion communication très arrosée, de redistribuer les cartes et de jouer sur l’anglicisation du titre pour surfer sur le succès d’Evil Dead. Adieu la traduction littérale du première opus, maintenant on change un titre anglais pour un autre titre dans la langue de Shakespeare. Alors que le second opus sort en Dvd sous le titre de Demon House 2, le troisième (celui chroniqué ici) sera nommé Demon House. Juste Demon House. Pour ne rien arranger, les deux boîtiers plastiques bénéficient de la même affiche, exactement la même. Donc quand vous regardez ce Demon House c’est en fait le dernier film d’une trilogie entamée dix ans plus tôt et la suite de Demon House 2 sortie trois ans plus tôt. Pourquoi faire simple …

Demon House Night of the Demons 3 Critique Film

Il est peut être temps de parler cinéma, c’est ce que vous êtes venus chercher après tout. Si Evil Dead été cité plus haut, ce n’est pas anodin. Après un braquage qui tourne mal (chouette séquence au passage), une bande de jeunes se réfugie dans un manoir où comme nous l’a suggérée l’introduction, des esprits maléfiques rôdent depuis pas mal de temps. Le groupe, déjà sous tension lors de sa fuite (dialogues savoureux et raffinés au menu), va se diviser davantage et succomber un à un aux charmes de l’hôte de ces lieux. Se transformant tour à tour en démons, le parallèle avec la saga de Sam Raimi saute rapidement aux yeux. Confrontant chaque survivant à ses peurs et au vice larvé des environs, la nuit devient le théâtre de toutes les abominations. Au-delà du parallèle avec les deadites iconiques d’Evil Dead, le film se plaît également à imiter la mise en scène culte et effrénée du maître de l’horreur, avec ses cadrages débullés, ses mouvements de caméra frénétiques et un équilibre permanent entre horreur et comédie.

Pas spécialement gores mais gonflées par un casting nombreux, les exécutions et transformations s’enchaînent sur un rythme enlevé, laissant peu de répit au spectateur. On rigole parfois plus du grotesque des personnages et des situations que des tentatives comiques elles mêmes. Quelque part entre la série B horrifique et le nanar, Demon House se révèle assez divertissant, pour peu qu’une bière ou deux circulent dans votre système neuronal. On cherche encore le petit chef d’œuvre annoncé derrière la jaquette, agrémentée d’un résumé marketing comme on en fait plus : des effets spéciaux remarquables, de “l’action suspense”, et surtout, des scènes chaudes. Pour ces dernières on peut mentionner une discussion en début de film entre deux protagonistes féminins, quasiment intégralement dénudées, à la gratuité assez hallucinante. Plus tard un revolver aura le plaisir de se faire fellationner par la démone en chef de la résidence. Effet garanti pour les mécanophiles.

Quel dommage alors que le dernier quart d’heure vienne en partie gâcher la fête. Les incohérences jusqu’à là oubliables deviennent grossières et incompréhensibles. Entourés de démons avides de chair fraîche depuis une heure, les derniers survivants font désormais face à des succubes véritables moulins à paroles, sans oublier un portail magique salvateur complètement passé à la trappe. Si ils l’avaient voulu, ils auraient pu se faire la malle depuis un moment et éviter moult pépins physiques. Mais les scénaristes n’étaient à priori pas de cet avis. Même dans les tréfonds de l’horreur, où le budget total d’un film équivaut au budget papier toilette sur Avatar, c’est un peu fort de café. Et sinon, qui est Jim Kaufman ? Assistant réalisateur de Cronenberg sur Scanners il a ensuite réalisé de nombreux téléfilms et épisodes de séries. Demon House fut son premier et dernier long-métrage. Il aura au moins essayé.

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