[Critique] – L’Aventure Fantastique


L'Aventure Fantastique Affiche film

Réalisateur : Albert Pyun

Année de Sortie : 1988

Origine : États-Unis / Afrique du Sud

Genre : Univers Dystopique

Durée : 1h27

Le Roy du Bis : 6/10


Alice in Badland


Si le titre original exprime bien cette idée d’une ado extravagante en territoire étranger, son titre français affirme mieux sa filiation avec le célèbre roman de Jules Verne : Voyage au Centre de la Terre. Le film connaîtra d’ailleurs une séquelle intitulée Journey to the Center of the Earth recyclant les mêmes décors. Nous y suivrons les pérégrinations de Wanda, une pimbêche à la voix de crécelle qui va non seulement se faire lourder par son petit copain mais également perdre son père dans la même journée. Elle va donc devoir combattre sa peur de l’avion pour venir rassembler ce qui reste de ses affaires en Afrique. Malheureusement, l’infortunée va tomber dans la même crevasse la menant en plein centre de la Terre, à quelques encablures de la cité d’Atlantide.

Au carrefour de Mad Max, Alice au Pays des Merveilles, et Brazil, L’Aventure Fantastique s’épanouit en marge des conventions établies, dans un monde souterrain foisonnant constitué de bric et de broc et plongé dans une nuit éternelle. Le cinéaste développe également tout un univers dystopique mêlant course de buggys, no man’s land désertique, crime en bande organisée, contrôle des énergies fossiles, et une faune d’autochtones extravagants semblant issus de l’imaginaire Burtonien.

L'Aventure Fantastique critique film

La peinture de cet univers souterrain renforce l’impression d’assister à une version pervertie d’Alice au Pays des Merveilles, où la jeune adolescente naïve se retrouve égarée au milieu d’un monde interlope (club de prostitution, arène de catch clandestin, gouvernement despotique), où drogués, tapineuses, contrebandiers, mineurs bourrus et autres farfadets de la pègre se côtoient. Wanda sera perçu comme une intrus et se retrouvera pourchassée par une foule d’habitants hystériques qui voudront la revendre aux autorités pour pouvoir se payer un fix.

Le rite initiatique de cette adolescente pourrait ainsi s’assimiler à celui de son réalisateur, devant s’affirmer face au rejet des critiques et surmonter les contraintes financières, logistiques et techniques. Tout au long de son périple, Wanda sera bien souvent aidée par les hommes et vivement conseillée de se taire en souriant béatement. Le message est clair : sois belle et tais toi. Un précieux conseil que l’actrice Kathy Ireland choisira sciemment d’ignorer pour faire carrière comme doubleuse sur des cartoons et téléfilms de Nöel destinés à la famille. Si on écarte ses nunucheries à l’eau de rose et son humour juvénile, L’Aventure Fantastique a tout de même pour lui de posséder ce vernis kitch et clinquant typique de la production Amblin des années 80 (Les Goonies, L’Aventure Intérieur), qui plaira à certains et à d’autres un peu moins.

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