[Critique] – Talisman


Talisman affiche film

Réalisateur : David DeCoteau

Année de Sortie : 1998

Origine : États-Unis / Roumanie

Genre : Pensionnat Torride

Durée : 1h12

Le Roy du Bis : 5/10


Young Men in Prison


Quand un réalisateur ne daigne pas signer de son vrai nom, ce n’est jamais bon signe. A l’heure où IMDB affiche toutes les personnalités associées jusqu’aux plus obscures productions, il est amusant de retrouver les auteurs se cachant sous divers pseudonymes. Le nom de Victoria Sloan revient ponctuellement dans le catalogue de la Full Moon Features, sans que personne n’est jamais croisé cette femme réputée croqueuse d’hommes. Il faut dire que David DeCoteau n’a jamais cherché à cultiver cette identité cache-misère plus que de raison. 

Tourné en huit jours en Roumanie, Talisman témoigne d’une production chaotique et branlante, faute d’une enveloppe dérisoire et d’une intrigue assez peu inspirée. Pour ne rien arranger à l’affaire, le cinéaste était sous analgésique après s’être démis le coude. En résulte un film d’épouvante-horreur à l’érotisme sous-jacent, où de jeunes éphèbes se trimballent en sous-vêtements avant de finir sacrifiés sur l’autel pandémoniaque d’une directrice d’école tyrannique et de son sobriquet chauve et bedonnant (un ersatz de ce que deviendra le réalisateur durant les années suivantes). 

Talisman critique film

On a vu mieux, on a vu pire dans l’univers décharné et soporifique du réalisateur. Il semblerait que David DeCoteau semblait plus motivé à faire de cette histoire aux tendances lovecraftiennes une version masculine de Suspiria. Mais sa vision désargentée s’apparente davantage à un film carcéral de Jess Franco sans aucune femme dénudée. 

Talisman se fait alors le théâtre de bisbilles intestines entre étudiants (souffre-douleur contre blanc de bonne famille mal éduqué), de mystères (une breloque trimballant une malédiction antédiluvienne), de rapports institutionnels (un prof aimable comme une porte de prison) et d’une série de meurtres graphiques (les étudiants se font littéralement arracher le cœur). Fidèle à ses habitudes, le cinéaste soigne ses effets de mise en scène et mouvements de caméra, profitant de son décor de château-fort pour baigner le long-métrage d’une atmosphère lugubre et sépulcrale propre aux films de la gothique Hammer.

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