[Critique] – Unrated


Affiche Film Unrated Schnaas

Réalisateurs : Timo Rose et Andreas Schnaas

Année de Sortie : 2009

Origine : Allemagne

Genre : Gore Beauf

Durée : 1h21

Le Roy du Bis : 4/10


Chou Andy


Après avoir longtemps souffert du couperet de la censure, le splatter underground allemand tente encore de lutter face à l’oppression des grands films de studio. Le genre serait-il donc voué à rester dans son ghetto ? L’inflation n’a en tout cas pas dû arranger la situation, et si la démocratisation des caméras numériques permet paradoxalement aux cinéastes de se faire plus facilement la main, elles ont le tort de révéler plus facilement les artifices et la pauvreté apparente de la mise en scène. Heureusement, il reste encore quelques irréductibles pour porter l’étendard. Olaf Ittenbach bien sûr, qui s’est largement professionnalisé depuis et compte d’ailleurs une bien riche filmographie, mais moins pour Schnaas, qui a eu plus de mal à négocier le virage et n’a pas pu épouser la même carrière que ce dernier, probablement faute d’un véritable talent de metteur en scène.

En revanche avec son compère Timo Rose, il se sont plutôt bien trouvés, et les deux meilleurs amis partagent ce même amour commun pour la barbaque, le hardrock, et les poitrines dénudées. Après avoir collaboré ensemble sur Game over et Don’t wake the dead (chacun se refilant des conseils à l’autre, en plus de se voir attribuer un rôle), les voilà enfin réunis officiellement derrière la caméra pour signer de concert ce film sobrement intitulé Unrated The Movie, que seules les cinéphiles les plus dingues et hardcores (ou seraient-ce les plus cons ?) se seront procurés en import, quitte à le regarder en anglais non sous titré (dédicace à nos anciennes profs d’anglais).

Faute de pouvoir réaliser un bon film, le duo s’est lancé dans un sabordage en règle avec leurs 20 000 € de budget, mettant l’accent sur la dimension cartoonesque du film qui pêche néanmoins par le manque d’effets visuels. Alors certes, on entend bien des Boing-Boing et des Paf ! Mais on aurait certainement préféré l’approche grand guignolesque et coloré d’un Terror Toons à ce parangon d’âneries et d’obscénités qui ne fera rire que les mecs complètement défoncés ou les ados de 11 ans. S’il vous prenait l’envie de rester jusqu’au bout, sachez que vos efforts seront tout de même récompensés par quelques saillies gore lors du carnage final. Surgissent alors des revenants et zombies de l’univers de Lucio Fulci (La Maison près du Cimetière, L’Enfer des zombies) et d’Amando de Ossorio (La Révolte des Morts-Vivants), ainsi que tout un bestiaire issu du monde de la série Bis/b, emmené par ce bougre de Karl the Butcher revenu d’outre-tombe le temps d’un karaoké et d’une émasculation.

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