[Critique] – Deadware


Deadware Affiche Film

Réalisateur : Isaac Rodriguez

Année de Sortie : 2021

Origine : États-Unis

Genre : Horreur 2.0

Durée : 1h07

Le Roy du Bis : 4/10
Thibaud Savignol : 3/10


La Faim de l’âme


Quoi de neuf au pays du Found footage ?

Comme ses congénères, l’intérêt de Deadware tient partiellement à son médium et à l’effet de claustration suscité par ses vignettes de conversations. Des interactions qui se limitent aux rebords de l’écran mais qui finiront inévitablement par influer sur le hors-champ, dans la réalité alternative des protagonistes qui deviendront la proie de manifestations terrifiantes.

DeadWare Critique film Found Footage

Malédiction vintage

L’intrigue s’intéresse à la relation d’amitié entre Jay et Rachelle qui ne se sont pas vu depuis longtemps et utilisent le partage d’écrans, qui apparemment existait déjà en 1999, dans le but de jouer à un jeu sur navigateur ou plutôt un «deadware», qui à l’instar d’un malware pourrait être vu comme un programme malveillant destiné à s’en prendre à son utilisateur par un étrange pouvoir occulte. Les échanges entre les deux personnages entre croyance de l’une et scepticisme de l’autre tourneront donc autour de ce point’n’click et de leur autre amie Amy.

Cette dernière est visiblement prisonnière de cet escape game horrifique, dans les couloirs d’un manoir hanté où il convient d’éviter le dévoreur d’âme en accomplissant une succession d’énigmes en lien avec leurs histoires, leurs identités et leurs mensonges. Les comportements habituellement irrationnels dans ce type de récit sont donc totalement justifiés ici par le fait que les deux protagonistes cherchent justement à s’effrayer mutuellement en avançant progressivement.

Si les mécanismes du jeu usent d’abord de la suggestion, si bien que l’on émet rapidement l’hypothèse que leur amie est certainement derrière ce gros canular visant à les réunir, il devient rapidement clair que quelque chose ne tourne vraiment pas rond, à mesure que des apparitions putassières et des glitchs paranormaux se manifestent sur le réseau. Mine de rien, le film de Isaac Rodriguez parvient à nous filer un petit sentiment d’insécurité grâce à quelques vidéos creepy tournées en mini DV.

Mais c’est surtout grâce à l’ambiance lugubre et oppressante de son décor pixelisé qu’il y parvient, d’autant qu’il sait distiller ses effets au compte goutte. Cette esthétique rétro aura également le don d’éveiller la nostalgie des trentenaires qui ont connu les vieux système d’exploitation type Windows 98. Dommage que les révélations en guise de climax fassent retomber le tout tel un soufflet pour embrasser la petite vengeance narquoise de l’au-delà grâce à une planche de Ouija en 3D. À défaut de proposer une expérience viscérale, Deadware n’est pas totalement dénué d’intérêt. Ne souffrant d’aucun temps mort du haut de ses 68 minutes au compteur, il reste cependant difficile de se faire à l’idée que l’avenir du Found Footage repose en partie sur ce genre d’héritiers.

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