[Critique] – Black Christmas (2019)


Black Christmas 2019 affiche film

Réalisateur : Sophia Takal

Année de Sortie : 2019

Origine : États-Unis / Nouvelle-Zélande

Genre : Slasher Pseudo-Féministe

Durée : 1h32

Le Roy du Bis : 1/10
Thibaud Savignol : 2/10


Où sont les femmes ?


Les ratés post-Metoo

Une nouvelle fois, la veille de Noël, plusieurs filles d’une sororité américaine sont prises pour cible par un tueur anonyme. L’archaïque coup de fil est remplacé par un SMS, et le huis-clos de quelques heures est abandonné. Narrant le harcèlement par une fraternité virile, symbole d’un patriarcat malfaisant et anxiogène, le long-métrage prendra rapidement la tangente vers un conflit ouvert des sexes. La réalisatrice Sophia Takal l’avait ouvertement annoncé en interview, son film sera aussi féministe que possible, souhaitant passer d’un point de vue voyeuriste à celui d’une accusation pointée vers le public.

Black Christmas cru 2019 s’inscrit dans la foulée du mouvement Metoo, à l’instar d’autres œuvres étiquetées féministes et propres au genre (Invisible Man, Birds of Prey). Le résultat est cependant d’une lourdeur affligeante, n’est pas Virginie Despentes qui veut. Il n’est pas question ici d’écrire de véritables personnages, mais plutôt des figures représentant différents «types» de femmes : la revendicatrice, la traumatisée, la soumise, la festive ou encore une dont le couple s’inscrit comme seul véritable trait d’identification. Fidèle à ses propos, la réalisatrice ne cache pas ses intentions, mais cela rend le tout extrêmement artificiel et détruit une certaine immersion narrative. Il en va de même côté couilles, entre le gentil pro-féministe et le méchant violeur.

Black Christmas 2019 Critique Film

Des caricatures dont pourrait se jouer Sophia Takal, mais celle-ci s’enferme dans un premier degré lénifiant, persuadé de faire une œuvre contestataire au service de la cause. Les dialogues ne sonnent jamais juste mais sont l’expression d’une écriture ultra-dirigiste, cherchant à cracher son message à tout bout de champ. Non, les femmes ne passent pas leur temps à parler uniquement de leurs menstruations, de leurs coucheries, de la lutte contre le patriarcat ou du mal que représente les hommes. Des sujets sûrement tabous à une période, que la réalisatrice se sent obligée d’étaler jusqu’à plus soif pour expliciter son point de vue. Agaçant plus que véritablement percutant.

Le slasher qui ne voulait pas en être un

Si seulement se cachait un bon film derrière tous ces défauts d’écriture à l’idéologie forcée au chausse-pied. Que nenni ! Tourné en moins d’un mois en Nouvelle-Zélande, la mise en scène est inexistante, réduite à sa fonction descriptive, sans jamais qu’une idée transcende la moindre séquence. L’étalonnage contrasté fait peine à voir, avec un rendu numérique ultra-lisse, pas aidé par une photographie sans idée. Noël devient une toile de fond comme une autre, là où les films précédents usaient des conditions climatiques de la période pour renouveler les enjeux du script.

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