[Critique] – Kickboxer


Kickboxer affiche film Jean-Claude Van Damme

Réalisateurs : Mark DiSalle et David Worth

Année de Sortie : 1989

Origine : États-Unis

Genre : La Bagarre

Durée : 1h35

Le Roy du Bis : 7/10
Thibaud Savignol : 6/10


La Passion du JCVD


Beaucoup l’ont traîné dans la boue à cause de quelques langues de pute journalistiques qui ont voulu le tourner en ridicule. Mais Jean-Claude Van Damme n’en reste pas moins une bête d’athlète, qui savait donner l’impulsion nécessaire et le supplément d’âme aux productions dans lesquelles il tournait. Au plus fort de sa carrière, L’apollon Belge n’avait absolument rien à envier aux plus grandes stars de l’ère reaganienne (Sylvester Stallone, Bruce Willis, Arnold Schwarzenegger).

Nok su Kao

Jean Claude Van Damme n’avait pas son équivalent pour faire le grand écart et s’envoler dans les airs, en distribuant des coups de pieds dans la tronche de ses adversaires. Après la révélation Bloodsport, le comédien se verra propulsé au rang de star avec Kickboxer. Dans cette production signé Mark DiSalle et David Worth, JCVD avait eu tout le loisir d’exprimer son talent, de chorégraphier les combats et de refiler le rôle du méchant à son ami Michel Qissi. Il n’y a que dans un film de la Cannon où l’on peut voir un marocain interpréter le rôle d’un thaïlandais. Pour le reste, le scénario ne fait pas vraiment dans la dentelle ni dans l’originalité.

Un américain arrogant, champion du monde en titre, s’envole pour Bangkok afin de participer à un tournoi et ainsi asseoir sa domination. Mais comme l’Oncle Sam au Vietnam, Eric Sloane va se faire casser en moins de temps qu’il n’en faut sous les yeux suppliciés de son frangin qui avait tenté de l’en dissuader après avoir vu son adversaire défoncer les plâtres du vestiaire à coup de pied. Plutôt que de s’occuper de son frère paralysé, Kurt va donc chercher à se venger et laver l’honneur de sa famille, et accessoirement de son pays, en défiant Tong-Pô dans sa propre discipline.

Kickboxer Critique film Jean-Claude Van Damme

Nous suivrons donc JCVD s’entraîner au côté d’un ermite pas net, doublé en français par un copycat de Michel Leeb, qui va lui en faire voir de toutes les couleurs pour le plus grand bonheur des spectateurs. L’acteur se retrouve à supporter de multiples humiliations et châtiments corporels : coup de bambou dans les tibias, lancée de noix de coco dans les abdos, écartèlement avec des cordes, rien n’est trop douloureux. L’acteur se retrouve également à danser un bar, draguer des minettes en faisant le grand écart, avant de flanquer une raclée à tous les loubards totalement bituré. Par la grâce de ce cabotinage et de ces situations excessives à la chaîne, Kickboxer reste dans les mémoires, comme une version archaïque et délirante de Rocky IV.

Conquête du succès

Évidemment, le film n’a qu’un intérêt, celui de pouvoir mettre sa vedette dans les meilleures dispositions. JCVD se retrouve donc à lutter contre vents et marées, dézinguant à coups de tatanes les sbires de Tong-Pô, sauvant son frère et l’honneur de sa bien aimée sur le ring, avant de faire mordre le tatamis à son pire ennemi. Kickboxer pourrait presque s’apparenter à une œuvre autobiographique, ou du moins constituer la projection fictionnelle d’un caractère passionné et orgueilleux.

L’athlète au parcours tumultueux en été réduit à poser de la moquette avant de percer dans le milieu. Ses nombreux caprices et abus comportementales (consommation importante de drogue notamment) finiront par avoir raison de sa réputation hollywoodienne. Mais l’acteur n’en était alors qu’à ses débuts, faisant preuve de talent et d’auto-dérision, signe s’il en est de son intelligence et de sa capacité d’analyse et de recul. Ses valeurs, ses biceps, et son charme feront le reste, et finiront par emporter l’adhésion d’un public étant venu réclamer de l’action.

Et de la castagne, Kickboxer en a à revendre tant sa mise en scène ne manque pas de punch grâce à la parfaite lisibilité de ses chorégraphies et séquences d’action, visant à mettre en valeur les prouesses martiales et physique de ses principaux acteurs. L’ensemble du film baigne dans une certaine forme de naïveté candide au charme suranné entre ses paysages de cartes postales, ses rencontres pittoresques avec les autochtones locaux et son iconographie crypto-gay. Ces clichés et rapports musclés pourront amuser, titiller la fibre nostalgique, voire même élever le public dans le même état de trans euphorique que JCVD lorsqu’il se met à imiter Bruce Lee, vociférant la gueule en sang après avoir dû bouffer du verre pilé. La Passion du Jean-Claude ce n’est pas seulement prendre des coups, c’est aussi en rendre avec rage et panache.

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