
Réalisateur : William Eubank
Année de Sortie : 2021
Origine : États-Unis
Genre : Horreur
Durée : 1h38
Le Roy du Bis : 6/10
La Soupe aux Frissons
Le filon a beau avoir été épuisé jusqu’à épuisement, Oren Peli et Jason Blum se relancent dans la moisson pour récolter quelques millions. Ghost Dimension semblait pourtant avoir enterré définitivement la saga dans sa propre médiocrité. Mais la mode étant désormais au recyclage et revival d’anciennes sagas horrifiques (Scream, Détour Mortel, Halloween), allons-y donc gaiement pour un nouveau Paranormal Activity.
En choisissant de faire table rase du passé, William Eubank entend bien dynamiter son dispositif de mise en scène. Paranormal Activity Next of Kin prend donc la forme d’un docu-fiction au sein d’un village Amish reclus dans les bois. Margot cherchera ainsi à connaître ses véritables parents biologiques tout en levant le voile de mystère autour de cette mystérieuse communauté. L’horreur folk ayant le vent en poupe à Hollywood (The Witch, Midsommar), cette recontextualisation permet à l’intrigue de se reconnecter aux pratiques de sorcellerie déjà abordées dans la franchise (Paranormal Activity The Marked ones).

En revanche, il n’est pas question de trahir l’identité même de la franchise. Et si l’on imagine mal Michael Myers retirer son masque (oups…), ou bien Ghostface tuer au fusil à pompe (aïe…), il paraît encore moins concevable pour un film au titre éponyme ne pas proposer d’activités paranormales la nuit autour d’une nouvelle famille. Le public ne devrait donc pas être dépaysé malgré le changement d’environnement et de décor moins banal que la banlieue de San Diego.
Neige et forêt constitue ainsi une barrière naturelle isolant au maximum les protagonistes de ce faux documentaire plongeant dans les us et coutumes d’un mode de vie plus horrifiant que n’importe quel rituels païens ou culte ésotérique (gestion du linge, du bétail et du bois, popote, partie de carte et intermède musicale). Face à la vacuité de ce programme digne d’une visite à Azannes, et à la faiblesse des enjeux narratifs, le réalisateur s’en remet aux ressorts et rouages grippées du found footage (jump-scare, comportements irrationnelles des protagonistes, saturation du son, hors-champ, porte et parquet qui grince) consistant à sonder un puits de ténèbres d’où émane les meilleures trouvailles d’une franchise à l’état de mort clinique.
C’est dans les vieux pots que l’on fait la meilleure soupe. En termes de tension, cette cuvée pleine de belles promesses nourrit donc son public à satiété. Affublé de ses chants religieux flippants, secrets et cultes inavouable, et autres monstruosités impies ne demandant qu’à se déchaîner, Paranormal Activity Next of Kin tend à raviver la flamme à travers un final apocalyptique et bouillonnant. On n’en demandez pas plus.



