[Critique] – Monster Man


Monster Man affiche film

Réalisateur : Michael Davis

Année de Sortie : 2003

Origine : États-Unis

Genre : Slasher Autoroutier

Durée : 1h27

Le Roy du Bis : 7/10
Thibaud Savignol : 6/10

Ressortie en DVD/Blu-ray chez BQHL : 27 février 2025


Toujours avoir la plus grosse


Deux meilleurs potes sont en route pour le mariage de leur amie, dont l’un est amoureux depuis toujours. C’est la dernière occasion de lui déclarer sa flamme avant qu’il ne soit définitivement trop tard. Mais un chauffard ne l’entend pas de cette oreille, et compte faire de ce voyage leur dernier. Une auto-stoppeuse embarquée et deux blagues vaseuses plus tard, la vraie lutte pour la survie peut commencer.

Le long-métrage jouit aujourd’hui d’une aura de petite série B culte, mais ce n’est sans doute pas pour ses 50 premières minutes. Malgré quelques éclairs horrifiques bien sentis, la première partie laisse perplexe face à son insupportable duo principal. Antipathiques et peu attachants, l’obsédé sexuel lourdaud passe son temps à maltraiter son pote maniaco-fragile, si bien qu’on se demande comment les deux peuvent être meilleurs amis. Et ce n’est pas l’infernal champ/contrechamp introductif bardé de gros plans qui parviendra à sauver la chose. L’entrée en matière est laborieuse, rappelant les innombrables DTV des années 2000 qui encombrent aujourd’hui encore les Cash Express de France et de Navarre.

Monster Man Critique Film

Le père Davis possède pourtant plus d’un tour dans son sac. Si l’arrivée de l’auto-stoppeuse ne fait qu’exacerber les montées de testostérone masculines, on peut y déceler il y déjà vingt ans, une certaine parodie de l’ultra-masculinité. Le script jouit de (beaucoup) de blagues en dessous de la ceinture, de pets gras ou encore d’une incitation à devoir forniquer tout ce qui bouge et possède un vagin. Parfois ça fait mouche (la révélation du véritable Rosebud de Citizen Kane) et souvent un peu moins. À ce titre, l’engin de mort du Monster Man n’en représente que l’achèvement logique, voiture sur-boostée, compensatrice et signe ostentatoire d’un bad guy qui en a dans le pantalon.

Les débuts laborieux s’avèrent un peu chiche en séquences marquantes, et ce malgré un écrasement de tête prometteur. Mais derrière ses pitreries, et une fois la cavale véritablement lancée, le long-métrage justifie enfin son statut. C’est lorsque Monster Man s’aventure sur les terres d’un Massacre à la Tronçonneuse ou anticipe les délires consanguins à la Détour Mortel lors de son dernier acte, qu’il devient le divertissement déviant promis. Que ce soit avec son Monster truck délirant (traduit à l’époque par un hilarant «tracteur» au niveau des sous-titres), ou lorsqu’il affiche une galerie hallucinante de rednecks amputés, le film ne lésine pas sur le grotesque. Pas impossible d’ailleurs que Rob Zombie ait louvoyé du côté de ce Bis décomplexé pour ses premières œuvres.

Les révélations finales ubuesques assument leur débilité premier degré, avec ces rituels improbables surtout prétexte au bon déroulement du scénario. Mais c’est dans ces excès que se trouve tout le plaisir régressif d’un tel film. Direct, méchant et bien plus gore que la moyenne de l’époque (le plan final ne s’interdit rien), Monster Man a tout du divertissement qui ravira les fans de bis sanglants et déglingués du bulbe. Citant directement Mad Max avec son Monster truck rouillé sous stéroïdes, l’antagoniste à la tronche ravagé aurait bien mérité une nouvelle apparition pour asseoir définitivement son statut de boogeyman à en devenir.

Au final, on pardonnera les errances rom-coms initiales du réalisateur, le bougre ayant enchaîné trois comédies romantiques précédemment, pour se focaliser sur un spectacle par moments jubilatoire. Une curiosité qui méritait bien un retour en bonne et due forme dans nos vidéothèques.

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