[Critique] – 2ème Sous-Sol


2eme sous sol affiche film

Réalisateur : Franck Khalfoun

Année de Sortie : 2007

Origine : États-Unis

Genre : Parking Dangereux

Durée : 1h38

Le Roy du Bis : 6/10
Thibaud Savignol : 5/10


Réveillon seul à la maison


Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir passer le réveillon en famille. Certains doivent se résigner à accomplir la même tâche sans intérêt pour laquelle on les a embauchés. Mais il suffit également d’une panne de voiture pour tout ruiner. Après avoir été retenue plus longtemps que prévu, la belle Angela va devoir passer sa soirée en mauvaise compagnie, faute de pouvoir atteindre le taxi qu’elle avait fait affréter spécialement pour l’emmener festoyer avec son entourage. Tous les accès demeurent bloqués, et il semble évident que quelqu’un cherche à la retenir contre son gré. Peut-être aurait-elle du se montrer un peu plus reconnaissante envers le gardien du parking souterrain, en acceptant de passer du temps avec lui. 

le Spleen de Noël

Après tout, il n’y a rien de plus triste et aliénant que de devoir passer ses nuits à écouter des tubes d’Elvis avachis devant son pc de sécurité. Quand les promenades nocturnes et le comptage de voiture ne suffisent plus à tuer le temps, il reste la possibilité de regarder les enregistrements des caméras et de fomenter des scénarios pour échapper à l’isolement. Le déni existentiel est également une précieuse alliée, surtout quand les sentiments amoureux se joignent à la fête. Et l’avantage d’avoir un point de vue omniscient et de posséder toutes les clés, permet aussi de pouvoir provoquer des rencontres toutes sauf anodines. Voire de connaître les moindres faits et gestes des gens jusqu’à certains de leurs secrets les plus inavoués. 

2ème Sous-Sol Critique Film

2ème Sous-Sol est typiquement le genre de film où les trentenaires solitaires tels que l’auteur de ces lignes s’associent plus facilement au méchant qu’à l’héroïne. Le genre de sociopathe tentant vainement de tendre une perche aux gens en agitant une pancarte affublée d’un «Coucou, moi aussi j’existe !». Le film esquisse brièvement l’individualisme forcené des gens, l’aliénation au travail, les incivilités et la décadence de nos sociétés occidentales, pour finalement dériver vers un thriller plus rentre-dedans.

Le gardien qui d’apparence naïf, serviable et bienveillant, va se comporter de façon psychotique pour forcer Angela à dîner aux chandelles avec lui. Et comme chacun le sait, on obtient jamais rien d’une femme sous la contrainte. Dès lors, on ressentira autant d’empathie pour cette dernière que pour cet homme tourmenté, semblant souffrir d’une sévère crise de frustration refoulée. 

Cours, Angela, cours !

Dommage, le portrait esquissé de l’antagoniste se limitera à une bête psychologie de comptoir, prétexte à jouer les boogey-man de base. Le sentiment de malaise s’évanouira donc rapidement pour aboutir à une chasse à la bombasse dans le parking souterrain, sans que le réalisateur ne parvienne à mettre en valeur la topographie de son environnement. Jamais nous ne ressentirons le sentiment d’enfermement. Par ailleurs, l’intrigue emploie pas mal d’éléments et de passerelles scénaristiques qui pourront faire grincer des dents, comme l’interminable attente d’un appel adressé au 911, la visite inopinée de deux policiers passant totalement à côté de ce qui nous saute pourtant aux yeux, ou bien un cellulaire lâché des mains d’Angela pour atterrir devant la grille lui barrant la sortie. Et oui c’est malin… 

Outre les parties de cache-cache incessantes, il faudra compter sur une poignée de séquences accentuant artificiellement le tensiomètre, à l’image de cette tentative de noyade dans une cage d’ascenseur, de ce cadeau au motif meurtrier dont Angela se serait bien passée, ou de cette série de gros plan sur son décolleté plongeant. On s’attendait un peu à mieux de la part de Frank Khalfoun au vu des promesses marketing et de la synergie opérée par le duo Alexandre Aja et Grégory Levasseur, coscénaristes et producteurs de ce huis clos sous «haute tension», qui ne sort jamais des sentiers balisés.

Finalement, et à l’instar de son rottweiler, 2ème Sous-sol aboie plus qu’il ne mord. Reste l’originalité de composer avec les festivités de Noël en toile de fond, ce qui en complément d’un bon vieux Piège de Cristal devrait pouvoir égayer votre réveillon si vous êtes seul à la maison.

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