[Critique] – Gangland 2010


Gangland 2010 Affiche Film

Réalisateur : Art Camacho

Année de Sortie : 2000

Origine : États-Unis

Genre : Presque Nanar

Durée : 1h30

Le Roy du Bis : 5/10
Thibaud Savignol : 5/10


A bras raccourcis


Arrête de copier sur ton voisin !

Les nanars post-apocalyptiques comme Gangland 2010 brillent alors de mille feux tel le Phénix des banlieues. Les exemplaires abîmés et passés de mains en mains prolifèrent dans les bibliothèques tel un virus récalcitrant, contaminant ce bouillon de culture aux côtés des Body Bags et autres C.H.U.D. Il y a quelque chose de fascinant pour le nanardeur averti à mettre la main sur un tel trésor au vu de sa distribution et de son speech prometteur. L’excitation fiévreuse retombera pourtant rapidement comme le souffle atomique de son introduction, face à la laideur de la mise en scène et de son format recadré en 4/3. Et seule une cure de bières en bonne compagnie pourra alors vous permettre de passer un vrai bon moment.

Gangland 2010 Critique Film Ice T

Ce ne serait pas un problème si le cinéaste n’avait pas délesté cet héritage de son pouvoir d’abstraction, de sa furia hystérique et guerrière. Sans l’atmosphère de son metteur en scène (Albert Pyun) et dénué des superbes éclairages et compositions de son chef opérateur (George Mooradian), l’intérêt repose donc sur les frêles épaules de son casting d’ex-stars de la série bis (Tim Thomerson notamment).

Évidemment, la version française participe beaucoup au potentiel nanardesque de cette production dispendieuse (4 millions), quand la VO du trailer laissait présager un premier degré plus sulfureux. Fatalement, avec son cachet télévisuel daté et son montage clipesque bardé de champs/contrechamps bien peu dynamiques, le résultat est tout autre. La fresque post-apocalyptique ne tient plus que par l’évocation de quelques environnements, décors et props, faute de ruines d’ampleur, de visions, ou même de costumes excentriques. Tout au plus aurons-nous le droit à une voie rapide saturée d’épaves, une mégalopole déserte incrustée dans le champ au forceps, ou encore des parcs et forêts immaculés parcourus par des bolides et buggys bien peu véloces comparés à ceux de Mad Max 2.

Gangland 2010 Critique Film Ice T

Sortez les binouzes !

Sasha Mitchel passe du héros au sobriquet, en éternel grand dadais gentil et naïf qu’il a toujours été. Le beau modèle a toujours préféré casser des bras et briser des côtes, quand ce n’était pas les couilles de ses proches collaborateurs. Le bonus du DVD vise d’ailleurs à nous le rappeler avec un bref résumé de sa biographie. L’acteur empâté aurait commis de nombreux dérapages comportementaux au cours de sa carrière sur le petit écran, ainsi que des violences conjugales qui le tiendront écarter un bon bout de temps des plateaux hollywoodiens.

Coolio lui fait un caméo remarqué au côté d’Ice-T en mode nécroflic. La scène est d’un mauvais goût potache assumé et se solde dans l’allégresse de la castagne, des empoignades musclées et des bastos dans le buffet. Pourtant cette courte pause récréative laisse suggérer tout l’opportunisme de la démarche. La majeure partie des éditions DVD affichent d’ailleurs le visage de l’acteur (guest-star) le moins en vue de tout le film. L’intrigue est réduite à peau de chagrin, calquée sur celle du réalisateur hawaïen (Albert Pyun).

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