[Critique] – Doctor Mordrid


Doctor Morbid affiche film

Réalisateur : Albert et Charles Band

Année de Sortie : 1992

Origine : États-Unis

Genre : Super-Héros

Durée : 1h15

Le Roy du Bis : 6,5/10


C’est donc ça le multivers !


Il faudra se faire à l’idée, la Full Moon Features n’intéresse plus les éditeurs français. Il est loin le temps où Elephant Films distribuait les DTV de Charles Band, que l’on retrouve parfois dans les bacs à soldes des Cash Express ou sur Vinted. Il a longtemps fallu se tourner du côté du label 88 films outre-manche avant que le distributeur Wicked Shop n’érige une nouvelle collection estampillée «Full Moon Germany», avec des remastering Blu-ray de certains films «iconiques» du studio. Il vous faudra néanmoins débourser pas mal d’argent et comprendre l’anglais, puisque l’éditeur n’a évidemment pas songé à inclure de sous-titres français. Pour les plus férus, reste encore la possibilité de s’abonner à la plateforme SVOD pour la modique somme de 50$ par an.

Ersatz de Marvel

Doctor Mordrid Master of the Unknown est une adaptation officieuse de Doctor Strange, pour laquelle son producteur avait acheté les droits avant qu’ils ne tombent à expiration, faute d’avoir pu concrétiser le projet à temps. Pour ne pas avoir à repayer et s’éviter un procès, le concept et le personnage seront donc retravaillés avec Jack Kirby, célèbre dessinateur de bandes-dessinées ayant longtemps œuvré pour Stan Lee. Nous lui devons notamment Captain America, Les 4 Fantastiques, L’Incroyable Hulk ainsi que les X-Men. La filiation à l’univers de Doctor Strange reste néanmoins plus qu’évidente, entre ces voyages astrales et téléportations, tout comme ses super pouvoirs issus de l’occultisme. Ajoutons à cela un talisman lui conférant la possibilité d’arrêter le temps, et cela suffit à élever un peu l’intérêt limité d’un scénario cousu de fil blanc.

Doctor Morbid Critique Film Jeffrey Combs Full Moon Features

L’art de la débrouille

Une curieuse enquêtrice va néanmoins s’intéresser d’un peu plus près à son profil ainsi qu’à son appartement, au demeurant très luxueux. Comme souvent, le film se vend sur le simple concept d’une bande annonce tonitruante et rythmée réunissant toutes les meilleures séquences, en réalité étirées sur 1h15 où l’ennui pointera parfois le bout de son nez. Notons tout de même des décors assez convaincants comme ce château flottant dans la voie lactée.

Ce divertissement synthétise globalement les meilleurs aspects des nombreux DTV qui enrichissaient alors le catalogue de la Full Moon Features, destinés au marché de la vidéo. Cette réussite est à mettre au crédit d’une équipe artistique passionnée, d’artisans et de techniciens chevronnés, capable de faire passer une modeste série bis pour une vénérable série B.

Reste le défi des SFX, et notamment celui d’animer un combat entre deux squelettes de dinosaures au sein du Cosmopolite Museum. Une tâche dont s’acquittera parfaitement le regretté David Allen, maître illusionniste des effets spéciaux en stop motion, qui savait apporter ce petit soupçon de magie et de fantaisie aux productions de la firme. C’est aussi grâce à cette séquence d’anthologie que Doctor Mordrid s’inscrit durablement dans notre imaginaire infantile et naïf, là où les bouillies de CGI estampillées Marvel Studio tombent instantanément dans l’oubli en raison d’un formalisme standardisé. Les mauvaises langues diront qu’il s’agit du Doctor Strange de chez Wish, mais il n’est pourtant pas interdit de le préférer au «vrai». C’est aussi ça le multivers.

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