
Réalisateur : Richard Pépin
Année de Sortie : 1995
Origine : États-Unis
Genre : Cyborg Chauve Suréquipé
Durée : 1h37
Le Roy du Bis : 6/10
Spitfire
Avec Richard Pépin, ce n’est pas la taille qui compte, mais bien le nombre. Aussitôt la déflagration retombée, le voilà qu’il remet ça avec un bazooka. N’y voyez cependant aucune allusion sexuelle là dedans, nous parlons bien d’explosions et d’effets pyrotechniques.
Avec sa société la PM Entertainment, le cinéaste s’est fait le chantre de la contrefaçon de blockbusters orientés science-fiction/action, avec des titres comme Hologram Man, The Silencers, et Steel Frontier, remplissant désormais les bacs à soldes. Avec son confrère Joseph Merhi, ils ont produit plus de 150 films de ce type où se côtoient des héros interchangeables (Jack Scalia, Joe Lara, Lorenzo Lamas…) et des scénarios combinables à l’infini.
Parmi cette myriade de DTV, quelques-uns parviennent néanmoins à sortir du lot. C’était notamment le cas de Cyber Tracker qui bénéficiait d’un culturiste chauve aussi monolithique que Schwarzenegger. Les recettes concluantes avaient en tout cas dû motiver le producteur a remette le couvert avec Don «The Dragon» Wilson, en sa qualité de champion du monde de kickboxing.
Sans doute devait-il se dire qu’il tenait enfin là une licence phare pour sa compagnie. Cette séquelle sort donc l’artillerie lourde, nous offrant un menu maxi best-of du meilleur de la firme. Un peu comme ci le cinéaste avait réunit l’essence de Terminator 1 et 2, Robocop et Universal Soldier, qu’il aurait empilée dans un pain de C4 saupoudré de poudre noir sur son lit de fulmicoton.

On prend les mêmes, on double le contingent d’ennemis, de fusillades, de bagarres, de cascades autoroutières et on remet ça. Même la chirurgie esthétique se fait désormais au canon laser. Et parce qu’il faut d’autres complots à déjouer, et des culs à botter, l’agent spécial Eric Phillips reprend également du service pour nettoyer la merde sur le champ et mettre en branle une nouvelle conspiration initiée par un conglomérat de politiciens véreux.
Heureusement, dans cette quête il pourra compter sur le tracker N°8 du premier film, reprogrammé pour l’aider à faire régner l’ordre et la morale. C’est bien simple, cette séquelle ne souffre d’aucun temps mort, réduisant son intrigue à peau de chagrin pour pousser tous les curseurs de l’action à fond, même si certaines fusillades ne brillent pas vraiment par leur exécution.
Richard Pépin balance la sauce, rejouant la traditionnelle course poursuite dans le système de collecte des eaux fluviales de Los Angeles avec deux fois plus de collisions, de tôles froissées et d’explosions que dans Terminator 2. Il en va de même pour le massacre du commissariat issue du premier Terminator plagié avec l’alter ego « robotisé » de Don «The Dragon» Wilson.
Mais entre ses trackers au physique de déménageurs, ses inlassables empoignades musclées, ses cabrioles de bagnoles et ses volutes de flammes spectaculaires, Cyber Tracker 2 finit par avoir le même effet qu’un bukkake: c’est excitant au début, mais ça devient rapidement lassant et écœurant. Un feu d’artifice, quand on en a vu un, on les a tous vus.