
Réalisateur : Phillip J. Roth
Année de Sortie : 1994
Origine : États-Unis
Genre : Robots Grippés
Durée : 1h38
Le Roy du Bis : 5/10
Le Soulèvement des Machines de chez Wish
Qu’arriverait-il si nous pouvions remonter dans le temps pour prévenir et empêcher des événements majeurs de se produire ? Probablement quelque chose de bien pire encore. On le sait depuis Retour vers le Futur, il suffit d’altérer un seul élément pour bouleverser le continuum espace-temps et se retrouver avec des films débiles tel que Barbie et Everything Everywhere all at Once aux oscars.
Toutes les machines de ce type devraient légalement stipuler leur danger sur une étiquette, du type «Risque de fin du monde et de cancel culture», pour éviter que leurs utilisateurs ne fassent n’importe quoi, comme ramener un Almanach des sports, ou coucher avec leur propre mère.
A.P.E.X. à ne pas confondre avec le nanar dans lequel a joué papy Bruce en 2021 avant son internement en Ehpad, est un film d’exploitation des années 90 cherchant à exploiter le filon ouvert par le succès de Terminator 2. L’enfer du DTV est pavé de ce genre de productions orientées action-science-fiction. L’histoire part d’un paradoxe temporel engendré par une expérience désastreuse. Le scientifique Nicolas Sinclair va remonter cent ans en arrière pour tenter d’endiguer une épidémie susceptible de décimer toute l’humanité.
Faute de confinement et de vaccin, une unité de prototypes avancés d’extermination (des A.P.E.X. donc) va se mettre à combattre ce virus en éliminant les patients porteurs. Et si les battements d’ailes d’un papillon suffisent à engendrer une tornade au Texas, un contingent de robots tueurs envoyés dans le passé peuvent bien anéantir la Terre entière à coup de lasers.

L’ambitieux postulat de départ ne saurait néanmoins occulter une petite production tournée à l’économie de moyens dans des décors de friches industrielles et d’environnements désertiques. À l’instar de l’hawaïen Albert Pyun, Phillip J. Roth investit ce terrain fertile au chaos et à la destruction.
La vision de ce futur post-apocalyptique apparaît d’ailleurs plutôt convaincante contrairement à ses fusillades et séquences d’action pachydermiques. À toute fin utile, on va donc envoyer une poignée de G.I. Joe en mission suicide pour changer le cours de l’histoire et empêcher que cette apocalypse n’ait lieu. Mais ils leur faudra arpenter bien des dangers, affronter des pillards et combattre des Thermomix faisant bien pâle figure à côté des T-800 de James Cameron.
Voilà donc venue l’heure tant redoutée du soulèvement des machines de chez Wish, rigides, grippées, enrayées, voir même complètement déglinguées. Le cinéaste tente donc d’essuyer les plâtres et d’étayer sa modeste menace par des explosions et volutes de flammes qui n’auraient pas dépareiller dans une production de la PM Entertainment.
A.P.E.X. se résume néanmoins très vite à ses morphings complètement ratés, comme un mirage de ce que le film aurait voulu être : un défouloir euphorisant mêlant répliques bad-ass et ringardes («Je vais te botter le cul si fort que ton premier môme aura des vertiges toute sa vie»), bidasses fort en gueule caractérisés à l’excès (le Duke Nukem mono-expressif, le gros black au RPG surdimensionné), tragédie et romance mort née parcourue par un souffle de désespoir très premier degrés. Le nanar d’ampleur cosmique a été évité de peu, mais au prix du divertissement.