[Critique] – Murderbot


Murderbot affiche film

Réalisateur : Jim Wynorski

Année de Sortie : 2023

Origine : États-Unis

Genre : Cyborg Exterminateur

Durée : 46 min

Le Roy du Bis : 4/10


Cyber Bitch


Les années post-covid ont marqué un intérêt significatif de la part du public pour les plateformes de vidéos à la demande au détriment des salles de cinéma et du marché physique. Pour rester dans le coup, la Full Moon a donc dû évoluer et repenser ses méthodes, financements et supports de diffusion. L’un des reproches souvent adressé aux films de Charles Band est leurs longueurs inutiles. Dans le même temps, les spectateurs ne juraient que par les séries et formats courts. Qu’à cela ne tienne, les nouvelles productions du studio seront donc moins longues, et donc forcément moins onéreuses. Murderbot et son cyborg à la plastique irréprochable s’inscrit justement dans cette nouvelle politique de Direct to Streaming.

Du haut de ses 46 minutes, le film de Jim Wynorski a le mérite de ne pas perdre de temps en tergiversations inutiles. Conçu en quatrième vitesse sur la base d’un titre évocateur (Killbots le titre original fait référence au film Shopping sorti en 1986), Murderbot propose un argument de série B fleurant bon les années 80-90. L’actrice Melissa Brasselle (sous le pseudonyme de Rocky DeMarco) interprète une cyborg échappée d’une base de recherches militaires. L’histoire prend place dans une ville fantôme où l’androïde détraquée se met à exterminer la population de cul terreux. Un groupe de jeunes blanc becs stéréotypés se retrouvent alors pris pour cible et devront enrayer la cavale meurtrière de ce spécimen moitié machine, moitié salope.

Murderbot Critique Film

Moitié de film = Moitié de budget. Tourné à l’économie de moyens au Diamond V Movie Ranch de Santa Clarita, Murderbot ne fait pas illusion bien longtemps avec ses effets spéciaux ringards et son absence préjudiciable d’effets gores et pratiques. Disposant d’une équipe réduite, le réalisateur ne pouvait décemment faire de miracle malgré la promesse d’un moyen métrage spectaculaire et débridé. Et avec la netteté des appareils numériques, aucune ficelle aussi fine et subtile soit-elle ne saurait occulter la misère de la production affichée. Certes, Jim Wynorski tente bien de caresser le public masculin dans le sens du poil (les ablutions au laser d’une actrice dénudée à l’opulente poitrine), mais rien n’y fait et le Jésus restera aux aguets tout du long. 

Physiquement intelligente, mais aussi mono-expressive qu’une aubergine confite, Melissa Brasselle se traîne comme l’intrigue du film dans une faible variété d’environnements (station-essence, resto routier, laboratoire low-tech, maison abandonnée), toujours à la recherche de nouvelles victimes à ajouter sur ton tableau de chasse. Le climax à peine digne d’une pochade paillarde pourrait résumer à lui seul la bêtise de ce DTS carrément obsolète : un ado neuneu se met à jouer avec sa trompette pour saturer la mémoire vive de l’androïde, pendant qu’un parfait sosie de Benoît Costil (l’ancien gardien de but de Caen, Bordeaux et Sedan) lui vide son chargeur dans la tête. En considérant la durée conventionnelle d’un long-métrage de 90 minutes, Murderbot constitue donc la pire des deux moitiés.

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