
Réalisateur : Charles Band
Année de Sortie : 1990
Origine : États-Unis
Genre : Robot Grippé
Durée : 1h25
Le Roy du Bis : 6/10
Thibaud Savignol : 5/10
Blow-up the TV
Frappé par la banqueroute suite à l’échec financier de son « blockbuster » Robot Jox, l’empire de Charles Band s’effondre en 1988, emportant dans sa chute les studios Dino Citta et rêves de Série B. La même année, son producteur se relève et fonde sa nouvelle société des ruines de la précédente : la Full Moon Features.
C’est dans ce contexte moins clinquant que va naître Synthoïd 2030, vendu comme une suite officieuse à Robot Jox. Cette habile manœuvre visait à capitaliser sur le nom de son précédent fossoyeur pour lequel il n’entretient qu’un étroit lien de parenté. Car il est moins question de combat de robots géants que de survie de l’humanité face à l’oppression générique d’une compagnie privée.
L’histoire prend place en 2030, dans les paysages désolés d’Alabama Hills au Nevada, où furent tournés de nombreuses émissions TV et westerns tels que The Lone Ranger. L’environnement hostile et rocailleux servira de décors à Iron Man, Tremors ou Gladiator.
La trame de fond est assez pessimiste. La couche d’ozone n’existe plus, et le héros ; un Mad-Max corporatiste aux cheveux longs ; traverse le désert à dos de moto et combinaison UV pour livrer le fréon nécessaire à la climatisation d’un studio TV dont l’UNICOM suspecte d’appartenir à la résistance. Une tempête magnétique oblige cependant le livreur et espion à prendre une demi-pension au sein de la station.

De cet ambitieux background post-apocalyptique, il ne reste que peu d’éléments, tandis qu’un mystérieux tueur tente d’éliminer tous les membres de l’équipe de production. Mais plutôt que d’orchestrer une simple mécanique de prédation, le réalisateur cherchera à semer la confusion entre les protagonistes ayant tous quelque chose à cacher.
Ce climat hautement délétère passe évidemment par une caractérisation un peu plus subtile que ce que l’on voit habituellement dans les productions Charles Band, d’autant qu’il peut compter sur la présence de Jack McGee et Bill Moseley au casting. Mis à part cela, le film concède peu d’originalité, et on ne sera pas tellement surpris de retrouver la scène du test sanguin reprise de The Thing, visant à faire désavouer le coupable.
Synthoïd 2030 fera également preuve de la plus grande retenue concernant ses effets spéciaux tout en se faisant le pastiche bis de Terminator, avec ce cyborg détraqué errant dans les couloirs délabrés d’une ancienne usine désaffectée. Dans son dernier quart d’heure, le rythme finit enfin par s’emballer.
Les derniers survivants mettront la main sur les restes d’un mécha à la gestuelle quelque peu grippée, permettant alors au spectateur de sortir enfin de sa torpeur suscitée par une indolente demi-heure. C’est d’ailleurs tout le talent de Charles Band, capable de nous faire miroiter des combats haletants en stop-motion ainsi que des scènes d’actions effrénées grâce au montage d’une bande annonce bien plus rythmé que les 85 minutes diluées de son DTV.