[Critique] – Creepozoids


Creepozoids affiche film

Réalisateur : David DeCoteau

Année de Sortie : 1987

Origine : Etats-Unis

Genre : Faune Mutagène

Durée : 1h12

Le Roy du Bis : 7/10
Thibaud Savignol : 5/10


Gone Baby Gone


Le Nouveau-Né

Creepozoids dispose d’un postulat de départ assez excitant avec ses expérimentations génétiques, son futur post-apocalyptique et son générique d’introduction sur fond de synthétiseur. Un groupe de troufions décide de se réfugier dans un abri militaire pour se protéger des pluies acides et déserter le conflit faisant rage à l’extérieur. Faute de champs dévastés et de ruines à l’horizon, le choix sera fait de tourner dans des terrains vagues et extérieurs abandonnés de la banlieue de L.A. Dans ces conditions, la fin du monde ne sera jamais que suggérée. Le background scénaristique reste ainsi à l’état d’ébauche et de toile de fond, prétexte à un huis-clos tourné au cœur d’un vieil entrepôt jonché de cartons.

Les survivants vont investir la base et déambuler dans son unique vestibule, en enquêtant sur les raisons qui ont poussé les anciens occupants à déserter les lieux. Mais il semblerait que le refuge soit toujours infesté de créatures voraces et sanguinaires. Du haut de ses 69 minutes, le film n’a pas vraiment le temps de souffrir de longueurs inutiles, proposant une poignée de scènes gores et rigolotes telles qu’une strangulation par cordon ombilical ou une attaque féroce de rats mutants. Les effets sont cheap et participent au charme suranné de cette modeste production (les rongeurs OGM sautent à la gorge des actrices pour les grignoter à mort grâce à un assistant qui agite la marionnette à bout de bras, visible dans le champ de la caméra). 

L’action est entrecoupée de dialogues à la ramasse et d’un scénario plus limpide que les fioles et erlenmeyer disséminées dans ce laboratoire de fortune. L’expérience autour des acides aminés sert de prétexte pour convoquer toute une faune mutagène et ainsi orchestrer un semblant de chaos entre les murs de ce bunker miteux. Si l’idée était d’accentuer la tension et de susciter un sentiment de claustration, c’est néanmoins raté. D’autant plus quand les acteurs se mettent à ramper dans une conduite d’aération suffisamment large pour y entreposer un frigo. 

Creepozoids critique film

Tous aux abris !

Creepozoids repose sur les épaules d’un casting d’acteurs tous inconnus au bataillon, si on écarte la présence de Linnea Quigley, également coproductrice du film. La célèbre scream-queen s’avère toujours aussi entreprenante dès qu’il s’agit de crier, de sangloter, de flanquer des coups de pied ou de faire tomber le haut et le bas devant la caméra. Outre ce plan nous permettant d’admirer son opulente poitrine sous la douche, David DeCoteau tente de pallier aux faiblesses d’une intrigue rachitique et soporifique. 

Avec ses synthétiseurs, son artisanat, et ses poncifs largement éculés, Creepozoids évoque l’introduction nanardesque du jeu Resident Evil sur PS1. Les thématiques d’apocalypse, de zombies et de manipulations génétiques y sont d’ailleurs abordées. La galerie de bidasses répondent chacun à un stéréotype de base : le chef un peu trop téméraire, la blonde nymphette et tête en l’air, la brunette prude et intello pourtant issue de l’industrie porno, le geek scientifique qui souffre d’une méchante tendinite, et le balaise de la bande qui souffre d’un QI plus que limité. 

Fatalement avec une telle équipe de bras cassés, la reconquête de toute la planète semble bien mal engagée. Mais de toute façon, leurs chances de survie face à cette invasion semble considérablement s’amenuiser à mesure des apparitions d’un poupon carnassier à la recherche de ses parents biologiques. Un alien belliqueux s’invite également à la fête, compensant son manque d’agilité par une férocité extrême. Évidemment toute ressemblance avec un certain xénomorphe serait purement fortuite, tout comme la scène du repas où une victime est soudainement prise d’horribles convulsions. 

Mais en dépit de ces nombreux emprunts, le film de David DeCoteau parvient à emporter l’adhésion grâce à ses quelques transgressions opérées, une photographie soignée de Thomas L. Callaway nimbée d’un synthé obsédant composé par Guy Moon, et surtout une sincère naïveté qui fait trop souvent défaut à ce genre de production. Son appréciation reste néanmoins soumise aux attentes du spectateur et à un degré moindre : son état d’ivresse.

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