[Critique] – Dolls


Dolls Affiche Film

Réalisateur : Stuart Gordon

Année de Sortie : 1987

Origine : États-Unis / Italie

Genre : Horreur

Durée : 1h18

Le Roy du Bis : 7/10
Thibaud Savignol : 6/10


Le Syndrome de Peter Pan


Sur la route des vacances, la famille Bower se retrouve embourbée suite à un violent orage et trouve refuge dans un vieux manoir isolé. Ils sont accueillis par les Hartwick, un couple de collectionneurs chaleureux qui leur offre le gîte et le repas. Le décor est d’un autre temps, les murs sont décrépis et les pièces de vie sont envahies de poupées semblant dévisager les visiteurs. Ces derniers seront bientôt rejoints par deux pétasses chapardeuses en constante rébellion, ainsi que par un homme plus avenant souffrant de toute évidence du syndrome de Peter Pan. Non content de jouir de l’hospitalité de leurs hôtes, les invités les plus malveillants se verront sévèrement châtiés par les jouets possédés de la maison.

Dolls Critique Film Stuart Gordon

Et pour qui a déjà rêvé voir ses parents se faire dévorer par un ours en peluche géant après avoir été puni ou bien de voir ses petits soldats tirer sur les gens, le film se fait un plaisir de le mettre en images. N’allez pas pour autant conclure que Dolls est une comédie horrifique, même s’il sait parfois distiller une bonne dose d’humour noir lors de ses mises à morts. Il y a quand même de quoi développer une véritable pédiophobie face à ces gros contingents de jouets déchaînés et animés en stop motion par David Allen.

Imaginez un instant vous retrouver encerclés de tous les côtés par des poupées hargneuses armées de marteaux et de ciseaux, qui vont jusqu’à vous couper les pieds avec une scie ou bien à vous ronger le sang avec leurs dents, et revenez nous dire après que vous vous sentez de taille à tous les affronter en tenue de pyjama. Finalement le film est non seulement un cauchemar pour les plus jeunes, mais également pour les adultes ayant conserver leur âme d’enfant. D’autant qu’il invite le spectateur à mettre de côté son scepticisme et à croire en l’imaginaire et au fantastique. La fin constitue d’ailleurs une chouette morale digne des contes européens, puisque seuls ceux qui ont su préserver leur innocence seront épargnés. Une suite fut à l’époque envisagée mais c’est finalement sous d’autres franchises que son producteur continuera d’exercer son fétichisme exacerbé pour les poupées. Naîtrons une flopée de succédanés mais surtout la saga Puppet Master, qui emprunte le même acteur (Guy Rolfe) dans le rôle de l’enchanteur André Toulon. Comme quoi, on est jamais trop vieux pour jouer avec des poupées, fussent-elles de porcelaine ou bien de chair et de sang.

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