[Critique] – Megan is Missing


Megan is Missing Affiche Film

Réalisateur : Michael Goi

Année de Sortie : 2011

Origine : États-Unis

Genre : Thriller Horrifique 2.0

Durée : 1h29

Le Roy du Bis : 8/10
Thibaud Savignol : 7/10


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Chers parents, éloignez vos enfants de Tik Tok !

Il se pourrait bien que vos enfants se mettent à regarder Megan is Missing après avoir vu un hurluberlu d’influenceur se filmer avec un faciès de jeune vierge effarouchée, histoire de capitaliser et de faire le plein d’abonnés. En effet, ce Found footage réalisé en 2006, mais sorti seulement en 2011 faute de distributeur en raison de son contenu assez sensible, connaît un regain de popularité puisque le film cumule désormais plus de 218 millions de vues. Un succès auquel le réalisateur ne pensait d’ailleurs pas être prédestiné, puisqu’à l’origine, celui ci ne visait qu’à éveiller les consciences parentales face aux dangers d’Internet et des tchats de conversations en ligne type Coco, territoire préféré des trolls, prédateurs, exhibitionnistes et Pedobear. Michael Goi dresse d’ailleurs un portrait bien peu flatteur de ces jeunes de moins en moins éduqués et pervertis par les émissions de télé réalité.

Le film n’hésite pas à montrer toute une série de comportements que l’on pourra parfaitement juger obscènes, d’autant qu’il n’hésite pas à sexualiser ses jeunes interprètes féminines, traitées comme de simple objets de désir par leurs homologues masculins. Ces derniers iront jusqu’à lever la main dessus ou les contraindre à se prostituer pour payer l’entrée d’une fête improvisée. Il va sans dire qu’avec une telle publicité, le film fût tout bonnement interdit en Nouvelle Zélande, traînant une réputation exécrable auprès d’une caste journalistique qui ira jusqu’à le qualifier de pire film d’horreur jamais produit, en accusant son responsable de n’être qu’un pervers refoulé, rien que ça. Si le but était réellement d’effrayer les parents, c’est néanmoins raté, puisque ce sont les adolescents qui s’en sont emparés pour en faire des challenge idiots sur les réseaux sociaux.

Megan is Missing Critique film Found footage Tik Tok

Pourtant, Megan is Missing est aussi le premier Found-footage a exploiter le concept du «screen reality», une nouvelle sous-catégorie popularisée par Unfriended qui consiste à enfermer l’intrigue sur un écran d’ordinateur, en misant notamment sur l’inter-connectivité et les interactions de ses acteurs. Il ne s’agit ici que d’un élément de mise en scène parmi d’autre puisque le sujet prend la forme d’un faux documentaire combinant différentes sources informatives du type témoignages, journaux télévisés, conversations webcam, et vidéos amateurs, afin de relater l’enlèvement de Megan, une adolescente lubrique de 14 ans qui n’a clairement pas sa langue dans sa poche. Et si la popularité se mesure à la vulgarité ainsi qu’à la perte de sa virginité, cela fait d’Amy, sa meilleur amie, la fille la plus impopulaire de la cour de récré. Ainsi, la jeune fille passera son temps à se faire dénigrer pour sa timidité. Difficile de croire que ces deux là soient si proches, tout semblant les opposer, si ce n’est qu’elles doivent s’apprécier pour des raisons plus personnelles.

Megan semble être attirée par la naïveté candide de Amy, qui de son côté semble apprécier le petit grain de folie débridé de sa copine, même si cette dernière exerce une très mauvaise influence sur elle en l’entraînant dans ses conneries. Elles restent malgré tout des filles de leur âge, dotées de sentiments ; c’est d’ailleurs de cette façon que Megan tombera dans la gueule du grand méchant loup, après avoir répondu à l’invitation d’un certain Josh dont on ne verra jamais que la photo de profil (Catfish alerte!) et la silhouette menaçante captée par une caméra de sécurité. Au-delà de l’inquiétude et de l’émotion suscitées par cette disparition soudaine pour laquelle la police totalement incompétente n’a visiblement aucune piste, le récit embraye sur l’enquête d’Amy qui finira à son tour par être victime d’un piège, avant que nous découvrions enfin le fameux contenu polémique du film.

C’est aussi à ce moment là que l’on peut réellement qualifier Megan is Missing de Found-Footage. Les vingt dernières minutes constituent cet ultime témoignage, capté par une caméra que le prédateur aura pris le soin d’abandonner dans la poubelle d’un parc afin de nous en faire profiter. Une approche qui paraît déjà plus originale que le tout venant du genre, même s’il faudrait la mettre au crédit de Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato, souvent cité comme le véritable fondateur de ce procédé. À partir de là, âmes sensibles s’abstenir. Le contenu pourra s’avérer réellement offensant voir même traumatisant puisqu’il explore les pires sévices physiques et psychologiques que l’on puissent infliger à des enfants. Les deux captives sont traitées comme des esclaves et objets sexuels, enchaînées aux murs de geôles glauques dont elles ne sortent que pour être violées, torturées, martyrisées et plus si affinités. Le réalisateur ne reculera devant rien lors d’un dernier acte barbare d’une cruauté rarement vue sur grand écran. Après les cris de terreurs, supplices et lamentations, reviennent le calme et l’obscurité apparente. Un plan final qui aura le don de vous glacer le sang, si vous êtes assez courageux ou bien tordus pour aller jusqu’au bout du visionnage.

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