[Critique] – Nemesis 4


Nemesis 4 affiche film

Réalisateur : Albert Pyun

Année de Sortie : 1996

Origine : États-Unis

Genre : Actionner Cyberpunk

Durée : 1h20

Le Roy du Bis : 5/10


Chienne de la Casse


Nemesis 4 change de décor et d’environnement. Albert Pyun quitte le désert de l’Arizona et délocalise la production dans le ghetto de Bratislava, un territoire qu’il connaît bien pour l’avoir arpenté en long et en large au cours de cette même décennie. En effet, les coûts de production y étaient bien moins élevés qu’aux États-Unis. Le réalisateur était d’ailleurs connu pour être un véritable globe-trotter, tournant à un rythme effréné, enchaînant parfois deux films dans la même journée selon les besoins. Hong Kong 97, Spitfire et Heetseeker furent par exemple tournés simultanément pour 6 millions de dollars. 

Durant ces nombreux voyages organisés pour le compte de sa société de production Filmwerks, le cinéaste ne tournait parfois qu’une poignée de séquences se résumant à deux ou trois images dans le long-métrage afin de contextualiser ses histoires. Nemesis 4 fut tourné en à peine cinq jours à l’occasion d’une autre entreprise. En effet, Albert Pyun devait effectuer des prises de vues supplémentaires pour le film Adrénaline avec Christophe Lambert. 

Nemesis 4 effectue un bon dans le temps, à une période de trêve entre humains et cyborgs. Alex et son interprète culturiste Sue Price sont de retour pour une nouvelle traque au milieu de ruines post-apocalyptiques. Après être passé au bistouri (implants mammaires, upgrade et modifications cybernétiques), l’héroïne gagne désormais sa vie en travaillant comme tueuse à gages pour le compte de vilaines crapules. 

Nemesis 4 critique film

A l’origine cette suite aurait dû se dérouler directement après le précédent opus, mais les résultats financiers très décevants de son exploitation en vidéo ont contraint le réalisateur à revoir complètement ses plans. Ce changement d’environnement constitué de ruines d’après-guerre n’est pas forcément pour nous déplaire, d’autant que le travail de son chef opérateur George Mooradian met plutôt bien en valeur ce décor post-apocalyptique. Faute de budget, il ne faudra pas s’attendre à des séquences de haute volée, ou des gun-fight spectaculaires.

Si cette suite abonde d’échanges verbeux destinés à meubler le récit, l’atmosphère désolée des rues de la capitale Slovaque s’avère plutôt bien restituée à l’écran. Quelque part, Nemesis 4 parvient à se reconnecter aux thématiques de transhumanisme esquissées dans le premier volet, notamment la cybersexualité. L’inter-connectivité  se traduit à l’écran par le biais d’un ressort phallique et organique s’insérant dans un orifice. Certes, la métaphore n’est pas des plus subtiles, mais elle aura le mérite avec quelques rares autres séquences de maintenir l’intérêt du spectateur grâce aux effets pratiques concoctés pour l’occasion. 

Si on écarte cette parenthèse érotique, Nemesis 4 s’apprécie également pour le magnétisme de sa mise en scène (duels crépusculaires au pistolet laser au milieu de ruines éparses, ambiance mélancolique et onirique). Albert Pyun profita de cette occasion pour expérimenter plus que de raison comme il le fera quelques temps plus tard avec Crazy Six. Certes, cette séquelle se confond comme les autres dans des rames d’expositions assez alambiquées. Mais de son propre aveu, le réalisateur confessait que cet épisode constituait son préféré.

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