[Critique] – The Dinosaur Project


The Dinosaur Project affiche film

Réalisateur : Sid Bennett

Année de Sortie : 2012

Origine : Royaume-Uni

Genre : Found Footage

Durée : 1h23

Le Roy du Bis : 5/10


Isla Nullard


L’idée d’associer le Found-footage aux dinosaures, habituellement cantonnés aux DTV durant la dernière décennie, avait de quoi emballer les paléontologues en herbe grâce à la dimension naturaliste et immersive offerte par ce dispositif de mise en scène. The Dinosaur Project se présente comme une variation des adaptations du Monde Perdu du sieur Arthur Conan Doyle, avec sa jungle luxuriante, ses rapides, sa faune reptilienne et ses prédateurs féroces. 

The Dinosaur Project critique film

Le scénario repose sur les traditionnelles légendes urbaines (Bigfoot et le Loch Ness sont notamment cités) et émissions américaines sensationnalistes (Man vs Wild). On y suit un aventurier fort en gueule et aux énormes cojones sur les traces d’une mystérieuse chimère (Mokele-Mbembe) entrevue dans une série de vidéos prises sur le vif. Une expédition est rapidement mise en chantier. Point de départ à un récit survivaliste filmé en GoPro sans véritable temps mort, où la prédation emboîte systématiquement le pas à la découverte.

Malheureusement Sid Bennet commet l’erreur d’en montrer trop et ce dès l’arrivée des explorateurs, en hélicoptère accueillis par une nuée de ptérodactyles. Inutile de préciser que tout le film sera du même acabit, l’équipe enchaînant les découvertes de créatures préhistoriques comme des œufs de pâques dans un jardin d’enfants. Si l’intrigue tente bien de développer les liens et rapports filiaux entre le héros adolescent et son père autoritaire, les personnages en resteront au même état de stéréotype que ces dinosaures artificiels et bien moins convaincants que ceux de tonton Spielberg.

À l’instar de ses congénères, The Dinosaur Project s’enlise alors rapidement dans la fange des «Found-footage prétexte» par ses effets de mise en scène (zoom, brusque décadrage, spatialisation du son et gestion de l’espace) et multiples raccords (plusieurs caméras embarqueés et donc plusieurs points de vues) annihilant la diégèse et l’effet vérité recherché. La précision du dispositif et les ficelles scénaristiques aussi énormes que des cordes de chanvre rendent toute suspension d’incrédulité absolument impossible. Face au dilemme de cette opération mentale, reste néanmoins le côté immersif et spectaculaire que cette vision à la première personne permet d’apporter au fur et à mesure de ces péripéties en barque ou à pied à travers la savane. Aussi fugace et évanescent qu’une visite à Dinosauria.

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