Critique [Tron : L’Héritage]


Tron Héritage affiche film

Réalisateur : Joseph Kosinski

Année de Sortie : 2010

Origine : États-Unis

Genre : Monde Virtuel

Durée : 2h05

Le Roy du Bis : 5/10
Thibaud Savignol : 6/10


Le jour d’après


Laissée au placard pendant presque 30 ans, la saga Tron (qui n’en est pas une à l’origine) voit enfin débouler son second opus fin 2010, un an après l’expérience extatique Avatar. Si Disney avait envisagé ce scénario dès les années 80, les résultats décevants du premier film avaient refroidi leurs ardeurs. Mais en ce début de millénaire, alors que les jeux vidéo prennent une place grandissante dans le secteur des loisirs et que les technologies numériques ne cessent de se bonifier, le moment est venu de redevenir le leader avant-gardiste d’antan.

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Chose étonnante, le projet Tron : L’Héritage, et notamment son enveloppe de 170 millions de dollars qui l’accompagne, est confié au débutant Joseph Kosinski. Repéré pour ses publicités sur Gears of War et Halo 3 et 4, il n’empêche que le jeune rookie de 34 ans n’a jamais tourné le moindre long-métrage, encore moins de cette ampleur. Pourtant, malgré un scénario qui pêche par un classicisme certain, on ne peut nier les qualités formelles du film, éloge du beau et du grandiose.

Vendu comme une suite à sa sortie, les choses paraissent bien moins évidentes lors du visionnage. Oscillant en permanence entre la séquelle pure, notamment via l’évolution de la temporalité et la prise en compte des événements passés, le long-métrage de Kosinski lorgne à plusieurs reprises méchamment du côté du remake. Sam est projeté dans l’univers de la même façon, par accident, il est rapidement mis à l’épreuve en moto et au frisbee, avant de lutter contre un système autoritaire. Si les retrouvailles avec le père dynamisent les enjeux, notamment vis à vis de l’IA CLU, sorte de mimétisme utopique de Flynn, la sidekick Quorra (impeccable Olivia Wilde) et une quête de liberté évoquent trop le modèle original.

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Les scénaristes tentent bien d’approfondir la mythologie, mais devant l’impossibilité de sortir un montage de 2h50, énormément d’éléments ont dû être rabotés de l’aveu même de Kosinski. Ainsi, on en saura pas beaucoup plus des ISOs, créatures nées spontanément comme un bug dans la matrice, au potentiel d’application si vaste, de la science à la religion en passant par la médecine. Quid également de la révolution qui couve et de ses différentes factions (survivalistes, spirituels, guerriers), à peine esquissées lors d’une longue séquence en boîte de nuit, très réussie au demeurant.

One More Time

Largement portée aux nues depuis, la BO composée par les Daft Punk ne fait que renforcer cette intensité électrisante. Loin des destructions et autres explosions génériques qui pullulent, Kosinski imprime une patte esthétique indéniable à son œuvre. S’il rate le coche sur l’introspection du numérique lui-même à l’heure de son exposition permanente et trans-média, il peut au moins se targuer de donner aux spectateurs leur dose de dopamine cinématographique. Pas le grand film cérébral espéré ou le reflet d’une époque à son insu, mais un grand spectacle aux néons pétardants et aux panoramas ébouriffants. Le roi a presque récupéré son Tron.

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