
Réalisateur : Danny Draven
Année de Sortie : 2019
Origine : États-Unis
Genre : Créatures Facétieuses
Durée : 1h15
Le Roy du Bis : 6/10
Dernière Partie avant Covid
À la fin de la dernière décennie, la Full Moon reprenait des couleurs avec le nouveau label de son producteur. Lancé en grande pompe sur un site internet dédié, les Deadly Ten consistaient à proposer une série de 10 productions au public ainsi qu’un accès privilégié sur les coulisses de chaque long-métrage. À l’instar du magazine Videozone, ce making-of en temps réel comprenait également des Easter egg, des visites guidées, ainsi que des interviews en exclusivité. Charles Band misait gros sur ce projet afin de glaner de nouveaux fidèles sur sa plate-forme de SVOD. Danny Draven fut le premier à lancer les festivités avec Weedjies ! Halloweed Night.
L’intrigue prend place le soir d’Halloween au sein d’un hôtel de Las Vegas réputé hanté (L’Artisan Hotel Boutique ayant déjà servi de décor pour le film Evil Bong 777). Un groupe de jeunes gens décide d’organiser une grande soirée caritative destinée à financer leurs projets d’études. Mais une invitée mystère a d’autres plans à leur proposer. Les fêtards acceptent de jouer à une planche de weedja (le «Weed-G-Board»), mais vont accidentellement libérer des forces occultes profitant de la confusion ambiante pour saccager la fête et tuer sauvagement tous les invités. Les participants devront alors capturer et ramener ces créatures démoniaques sur le plateau de jeu avant minuit s’ils ne veulent pas à leur tour finir piégés à l’intérieur.

Véritable mash-up entre Jumanji et Gremlins, ce Weedjies ! Halloweed Night constitue une œuvre hommage aux créateurs des Ghoulies, John Carl Buechler étant décédé quelques mois plus tôt. À cette occasion, Tom Devlin et ses assistants ont réuni leurs talents afin de composer une galerie de marionnettes extravagantes amatrices de cannabis : un ours-garou, un gobelin guitariste moustachu, un gnome punk, ainsi qu’une matriarche tentaculaire. Le concept de cette planche de weedja servant d’autel et de portail par lequel les petits monstres jaillissent s’avère plutôt bien exploité. Les effets spéciaux sont également à la hauteur des nouveaux standards de production.
Désireux de bien faire et de donner des cours à son audience, Danny Draven met ses compétences au service d’une mise en scène dynamique sortant des productions habituellement sclérosées de la Full Moon. En optant pour un format cinémascope, le réalisateur tend à retrouver le faste d’Empire Pictures et à exploiter la richesse de son environnement, au gré d’un jeu de massacre rigolo à défaut d’être saignant. Comme souvent avec Charles Band, les limites pécuniaires prennent néanmoins le pas sur les rares ambitions narratives.
Les festivaliers portent des costumes en hommage aux créatures du studio (Blade, le Gingerdead Man, Tunneler, etc). Plusieurs icônes font également une apparition contractuelle (David DeCoteau, Mindy Robinson, Robin Sydney…), dans la joie et l’allégresse communicatives. Tout le monde semble s’amuser de concert. Pour le reste, l’intrigue ne fait pas de mystère ; Weedjies ! Halloweed Night est un tourbillon de sottise et de folie espiègle parsemé de mises à mort loufoques (le head bang mortel sur des riffs de guitare électrique). Le film sortira peu de temps avant le confinement, mettant un point d’honneur à cette heureuse parenthèse marketing. Seuls six des dix films annoncés par Charles Band finiront par sortir de terre.



