[Critique] – Horror in the High Desert 3


Horror in the High Desert 3 affiche film

Réalisateur : Dutch Marich

Année de Sortie : 2024

Origine : États-Unis

Genre : Horreur Forestière

Durée : 1h28

Le Roy du Bis : 4/10
Thibaud Savignol : 5/10


Randonnée suicidaire


Ce Horror in High Desert 3, plus que de la fainéantise, dégage surtout l’impression d’un projet bouclé à la va vite, pressé d’atterrir sur les plate formes de streaming (Shadowz par chez nous). Plutôt que d’innover dans sa forme, comme l’avait intelligemment fait le second opus, la mécanique du récit sa calque d’entrée de jeu sur celle du premier. On retourne ainsi à un déroulé d’investigation à la RMC Story, jonglant pas très habillement entre rushs bruts, interviews de proches et spécialistes plus ou moins concernés.

On suit cette fois-ci Oscar Mendoza, qui aurait soi-disant une nouvelle théorie sur la disparition du fameux Gary Hinge. Profitant d’un feu de forêt qui embrasse une partie de l’État, il se glisse en zone interdite afin de poursuivre son excursion. La thématique du territoire est toujours bien présente, appuyé par cette notion de frontière intérieure, révélant au cœur des États-Unis la subsistance d’une sauvagerie évoquant les siècles passés.

En 2021, on comprenait les motivations de Gary Hinge à s’aventurer en terres inconnues. L’objectif était pour lui de prouver à ses followers l’existence d’une présence au cœur des forêts du Nevada. L’alternance entre son exploration caméra au poing et les témoignages de ses proches suite à sa disparition participait à construire sa psyché, à rendre crédible son parcours. Ici on ne comprend pas très bien qui est ce Oscar sorti de nul part.

Horror in High Desert 3 Critique Film Found footage

Souhaitant à son tour résoudre le mystère, comme nombre d’internautes depuis, son aventure est censée éclairer l’enquête sous un jour nouveau. Le problème, c’est que sa caractérisation vacille rapidement. Dutch Marich souhaite en faire un être torturé, lance quelques pistes qui ne seront finalement jamais exploitées comme il se doit (troubles psychiatriques ? revanche à prendre?). Difficile de comprendre les raisons de ce trip au cœur du Nevada, dont les interviews d’une journaliste et d’un cousin ne viennent que grossièrement appuyer les images. Un sentiment de redite, surtout qu’on en est au troisième épisode, et que le procédé est sensiblement identique.

Il aurait peut-être été plus judicieux d’oser abandonner l’enquête, et de plonger au cœur des ténèbres aux côtés d’Oscar. Aucune empathie ne se crée véritablement, à cause d’une personnalité insaisissable et des trop nombreux aller-retours verbeux entre les différentes parties. Un rythme bâtard, qui rend difficile l’implication totale du spectateur. On sent également la volonté du réalisateur et scénariste (ou des plates-formes en amont) de continuer à exploiter le filon jusqu’au bout, créant de nouvelles zones, de possibles nouveaux antagonistes, dans cette façon de ne toujours rien révéler véritablement.

Malgré ses carences d’écriture, Dutch Marich parvient toujours à composer de sacrés moments de flippe. Bien aidé par des paysages gigantesquement vides, sublimés au drone, la terreur minimaliste naît de ces grandes zones désertiques. Lorsque la musique s’efface enfin, laissant Oscar seul face à cette nature inhospitalière où quelque chose rode, seulement muni de sa lampe torche et de sa caméra, l’effroi est palpable.

Rejouant la mine abandonnée du second opus, la cadence de la séquence dépend cette fois-ci d’un bruit métallique revenant à intervalle régulier. On retient son souffle dès que le son se rapproche. De même, la séquence finale renoue avec les racines de la saga, toujours effaces pour composer un dernier quart d’heure mémorable. Malheureusement souvent frustrant dans sa révélation, ce troisième opus ne déroge pas à la règle, et appelle évidemment, encore, à une suite. À trop jouer avec le feu, Marich pourrait bien finir par se brûler tout seul au fond de ses bois.

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