
Réalisateur : Lam Nai-Choi
Année de Sortie : 1991
Origine : Hong-Kong / Japon
Genre : Street Fighter Gore
Durée : 1h31
Thibaud Savignol : 6,5/10
Prison Break
Peut-être moins célébré que les immoraux Untold Story et Ebola Syndrome, Riki-Oh : The Story of Ricky n’en reste pas moins une véritable pépite de la Catégorie 3. Parmi ces films interdits aux moins de 18 ans pour leur violence, leur perversion et dépravation, il est sûrement l’un des Ovnis les plus déglingués de la bande. Marchant dans les pas d’un Sam Raimi ou d’un Peter Jackson première partie de carrière, le long-métrage affiche une violence cartoonesque et débridée du bulbe rarement égalée. Qualifié à tort de nanar par certains, il constitue plutôt un divertissement ouvertement bis, parfois proche du ridicule, mais dont les excès ne peuvent que plaider en sa faveur.
Un contre mille
Beaucoup ont fait la comparaison avec Ken le survivant quand il s’agissait de résumer la substantifique moelle de ce Story of Ricky. Bien qu’il partage son penchant pour une violence physique extrême (chaque coup déforme le corps de l’adversaire), il est lui-même l’adaptation du manga éponyme publié entre 1987 et 1990. Si ce dernier reprend en effet la trame de l’œuvre culte de Buronson, avec son monde post-apo où réchauffement climatique et conflits mondiaux ont en grande partie annihilé la population humaine, il préfère rapidement bifurquer vers le huit-clos carcéral à la mécanique vidéoludique.
En 2001, les prisons sont désormais privatisées et plus aucune législation n’y a cours. Le jeune Ricky vient d’être enfermé suite au meurtre d’un parrain local responsable de la mort de sa petite amie. Remonté comme pas deux contre les trafiquants et autres dealers de drogue, il va entamer une croisade infernale au sein de cet établissement corrompu, gangrené par le crime. Protecteur de la veuve et l’orphelin, il n’aura de cesse d’y défier les autorités, affrontant sur son passages les chefs des différents secteurs de la prison, tels des boss de jeux vidéo à terrasser pour passer au niveau suivant.

Doté d’une résistance hors du commun et d’une force à nul autre pareil, Ricky est là pour botter des culs sans se faire prier. Rapidement dans le collimateur du système, il n’aura de cesse de devoir sauver sa peau, détruisant quiconque se dresse sur son passage. Il devra faire face aux terribles directeur et sous-directeur, véritables tortionnaires des lieux, tout autant qu’à leurs sbires, chacun dotés de compétences propres (force brute, technique souple ou encore aiguilles volantes).
Hadouken et tripailles
Il serait mensonger d’affirmer que le film nous tient en haleine grâce à son rythme échevelé ou son écriture ciselée. Le spectateur prendra avant tout son pied grâce à ces combats débridés et à ce déferlement de violence grand guignol : éclatement de tête et éventration à mains nues, poing arracheur de mâchoire, visage râpé ou encore membres arrachés à tout va. On citera une séquence devenue culte, où après avoir eu le bras lacéré, Ricky rafistole lui-même ses tendons à coups de dents afin de retrouver la mobilité de son membre. Le rire n’est jamais bien loin de ce plaisir adolescent, à trépigner en vue des prochaines trouvailles de mises à mort.
Si la réalisation sans grand éclat s’avère efficace, le petit budget alloué au métrage se voit à tous les niveaux. Quelques pièces sûrement redécorées en fonction des besoins des séquences remplissent la majorité du métrage, en complément de la cour extérieure, lieu de rassemblement, d’humiliation publique et de distribution de tatanes. Les costumes sont faits avec les moyens du bord, et le too much de l’entreprise permet aux bruitages peu subtils de participer au charme du projet.
Honnête avec la marchandise, plutôt fidèle au manga originel, Story of Ricky fait partie de ces plaisirs purement régressifs, où l’on réclame seulement la plus grande quantité de barbaque étalée sur les murs. Bien qu’on s’étonnera toujours de voir une horde de prisonniers représenter les «gentils» du long-métrage (il y sûrement un paquet de mecs louches dans le tas), le film remplit parfaitement son office. Accompagnez-le de quelques potes et/ou quelques bières pour une soirée des plus réussies.