
Réalisateur : David DeCoteau
Année de Sortie : 1989
Origine : France
Genre : Prof Sexy
Durée : 1h30
Le Roy du Bis : 6/10
Action Mutante
Tous les ados en ont un jour rêvé, Emmanuel Macron et David DeCoteau l’ont fait : se taper leur professeur. L’un pour de vrai, l’autre par procuration. Complexe d’œdipe non résolu, rapport de domination/soumission à l’autorité matriarcale ou simple attirance physique, difficile de dire ce qui rend nos enseignantes si attirantes. Dans une moindre mesure, Ma Prof est une Extraterrestre faisait déjà moins de mystère avec son institutrice blonde et sexy.
Le scénario bigarré de Ma prof est une Extraterrestre tient du fantasme pur et dur : un élève timoré se retrouve être la nouvelle coqueluche du lycée grâce à un filtre d’amour concocté par sa professeur de physique-chimie. La seringue verte empruntée à Re-Animator provoque la métamorphose de l’adolescent en bête de sexe, libérant des phéromones puissantes qui ne laissent pas ses prétendantes indifférentes. Parmi les effets secondaires constatés, Wesley se met alors à défier l’autorité parentale, se comporter de manière dangereuse et impertinente (bagarre, bisbilles de couloirs, courses de voitures), et à écouter du hardrock métal. Le film dépeint la crise d’adolescence d’un étudiant mal dans sa peau trouvant finalement le remède miracle à son manque de libido.

Malheureusement sa glande pinéale en fait également des siennes (une idée reprise d’un certain From Beyond) et se met à sortir de sa coquille, métaphore à peine déguisée d’un pénis en érection mettant les hormones de la gente féminine à ébullition. Cet appendice est ainsi stimulé par les concours de séduction et opulentes poitrines des actrices et modèles recrutées pour l’occasion. Un point de détail prouvant au passage que David DeCoteau n’était encore pas totalement obnubilé par les corps d’éphèbes dénudés.
Face à de tels arguments, le public ne sait plus vraiment où donner de la tête, raisonnant comme son principal interprète avec sa quéquette. Complètement délirante, cette comédie grivoise pour teenager aligne pourtant tous les poncifs d’un genre plus souillé qu’une chaussette par des cinéastes tel que Bob Clark (Porky’s), John Landis (American College) et John Hugues (La Folle Journée de Ferris Bueller) au cours de cette même décennie. Mais David DeCoteau traite la chose avec une telle dose d’extravagance que le spectateur se prête bien souvent à rire de l’incongruité de ces situations et inepties.
Pourtant, rien ne semblait gagné d’avance. La banqueroute financière d’Empire Pictures intervint en plein cours de tournage, contraignant David DeCoteau à conserver le secret pour ne pas que l’entreprise ne parte en totale roue libre. Brad Pitt à l’origine casté pour le rôle de Wesley trouvera de son côté un point de chute finalement plus estimable (Thelma et Louise), s’accaparant le statut de sexe-symbole laissé vacant par Billy Jayne. Ma Prof est une Extraterrestre constitue l’une des excentricités les plus barges de l’héritage laissé par le label Beyond Infinity de Charles Band, ainsi qu’un film charnière dans la carrière de son réalisateur, devenant après coup l’un des plus fidèles bras droits de son producteur durant de nombreuses années.