[Critique] – Mestema Le Maître du Donjon


Mestema Le Maître du Dongeon affiche film

Réalisateur : Rosemarie Turko, Ted Nicolaou, Peter Manoogian, Steven Ford, John Carl Buechler, David Allen, et Charles Band

Année de Sortie : 1984

Origine : États-Unis

Genre : Anthologie Fantastique

Durée : 1h13

Le Roy du Bis : 6,5/10


The Sword and the Sorcerer


L’histoire s’apparente à un véritable jeu de rôle : un homme surdoué doit surmonter des épreuves d’un puissant sorcier afin de sauver l’âme de sa bien-aimée. Face à l’adversité, Paul peut heureusement compter sur le soutien de son ordinateur judicieusement baptisé Ex-Cali-Br8 (Excalibrate) grâce à une sorte de pip-boy affublé à son poignet. Malin, le scénario convoque le mythe arthurien sans se fouler, opposant la technologie de l’informatique à la magie. La mise en scène mêlant effets pratiques, stop-motion, trucages optiques et rotoscopie sert ainsi subtilement le propos d’un film mêlant les différentes technologies de l’ère analogique, à une époque où le photoréalisme et l’infographie gagnaient du terrain suite à la sortie de Tron en 1982. 

Avec ses monstres en latex, ses jouvencelles en détresse dénudées, ses effets d’animation en volume, et son esthétique digne d’une bande dessinée, Mestema Le Maître du Donjon constituait une bande démo fascinante de ce que le studio pourvoira au cours de cette décennie. Chacun des sept réalisateurs sélectionnés devront ainsi se relayer pour écrire et mettre en scène leurs intrigues avec des contraintes calendaires, techniques et pécuniaires diverses et variés. 

Mestema Le Maître du Dongeon critique film

Charles Band lui-même se lancera dans cette aventure, livrant le segment le plus faible et de loin. Comme son nom l’indique, Heavy Metal met en vedette un vilain hardrockeur (Blacky Lawless et le groupe W.A.S.P. affrété pour l’occasion) au sein d’un dôme du tonnerre acquis à la cause de ces suppôts de Satan. Slasher de Steve Ford n’est pas en reste non plus, malgré la promesse d’une traque contre la montre dans une ville malfamée et des ruelles coupe-gorge.

Chaque segment dispose également d’un monde ou environnement qui lui est propre (prison de glace, jungle luxuriante, décors caverneux) dans la tradition d’un jeu de rôle. Le héros devra systématiquement faire preuve d’ingéniosité et d’agilité pour parer les tentatives de ses adversaires au demeurant bien peu combatifs, il faut bien le reconnaître. Malheureusement, la dramaturgie de ces nombreux défis reste souvent à un état embryonnaire, souffrant d’une linéarité assez convenue. Dès lors, il y a peu de gloire à tirer de ces exploits, et battre le maître du jeu devient au moins aussi palpitant qu’une partie de Sword of Sodan sur Megadrive.

À l’issue de cette réunion, plusieurs noms se démarquent parmi tous les autres : John Carl Buechler pour ses zombies et son monstre animatronique, David Allen pour sa gigantesque statue maya animée en stop motion, et enfin Ted Nicolaou pour sa course endiablée en bolides dans un no man’s land désertique. Que ces solides artisans soient les heureux parents des segments les plus audacieux et passionnants du lot n’a finalement rien d’étonnant, tant ces derniers s’imposeront par la suite comme les hommes forts du studio. Mentionnons toutefois celui de Rosemarie Turko, le très sympathique Ice Gallery. Malheureusement, la réalisatrice n’a pas souhaité persévérer après ce coup d’éclat. Avec un titre aussi vendeur, Mestema Le Maître du Donjon s’imposera facilement auprès des distributeurs et du public de l’époque. 

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