[Critique] – 13 Fantômes


13 Fantômes affiche film

Réalisateur : Steve Beck

Année de Sortie : 2002

Origine : États-Unis / Canada

Genre : Esprits Frappeurs

Durée : 1h31

Le Roy du Bis : 6/10

Sortie sur la Plateforme Shadowz le 23 octobre 2025


Ghostbusted


Les exploitants de salles de cinéma subissent de plein fouet une crise sans précédent depuis la pandémie de Covid-19 et l’avènement des plateformes de SVOD. Certaines chaînes comme Gaumont ou UGC proposent des expériences haut de gamme mais également hors de prix. D’autres, moins bien lotis, n’ont plus que des punaises de lits à offrir à leurs clients. Quand les technologies (3D, Dolby Atmos, Imax, 4dX) ne suffisent plus à regagner le cœur du public, c’est qu’il est temps de repenser complètement l’expérience de la salle pour offrir un divertissement à la hauteur du prix de l’entrée.

Durant les années 60, William Castle l’avait bien compris. Il n’avait pas son pareil pour promouvoir ses films d’horreur avec des idées novatrices et complètement délirantes. Assurances vie, siège dynamique, secousses électriques, différentes animations thématiques, et même une paire de lunettes révolutionnaires permettant de révéler la présence des fantômes à l’écran. En 1998, Joel Silver, Robert Zemeckis et Gilbert Adler fondent Dark Castle Entertainment avec le projet de remaker plusieurs de ses films. 13 Fantômes succède ainsi au sympathique La Maison de l’horreur. Suivrons également Gothika, La Maison de Cire, avant que la société ne s’oriente vers l’action (RocknRolla, Unknown, The Losers, Ninja Assassin). 

13 Fantômes critique film

13 Fantômes conserve l’idée des lunettes permettant de voir les spectres du titre, à la différence près que ce sont les acteurs qui les arborent et non le public. Les différentes séquences mêlant suspense et effroi s’appuieront donc sur cet habile ressort scénaristique. Le manoir bardé de baies vitrées a le mérite de sortir du carcan de l’épouvante traditionnelle, avec ses toiles d’araignée, ses parquets qui grincent et ses portes qui claquent. Ici les portiques tranchent les notaires comme du fois-gras d’hiver et seules les incantations cabalistiques pourront protéger les visiteurs des résidents de la sinistre demeure. La topographie labyrinthique du lieu sert en réalité un engrenage infernal, que la petite famille recomposée devra enrayer pour pouvoir en sortir vivant.

Tony Shaloub (détective de la série Monk) interprète le rôle du veuf éploré, Shannon Elizabeth (American Pie) celui de l’adolescente lubrique et Matthew Lillard (Scream, Scooby-Doo) joue les médiums exaltés. La galerie d’esprits frappeurs a franchement de la gueule et semble tout droit sortie d’un clip de Rob Zombie : l’homme tronc est assez morbide, la Princesse irascible et son opulente poitrine vous donneront des idées nécrophiles, Le Chacal est un chien fou aux griffes acérées, l’enfant obèse et la mère implacables sont très creepy, le berzeker et le frappeur au marteau font véritablement figure de brutes de sanatorium.

Malheureusement, Steve Beck peine a oppresser son public malgré son décor anxiogène. Les tics et artifices de mise en scène (montage épileptique) trahissent les limites d’une mécanique horrifique reposant en grande partie sur les effets de surgissements de ses fantômes belliqueux. Les partie de cache-cache et déambulations dans les couloirs aboutissent rapidement à une impasse narrative, heureusement compensée par des confrontations nerveuses et sanglantes à la clé. Si 13 Fantômes fut assez mal reçu par la critique, le film a acquis une certaine notoriété auprès du public adolescent de l’époque, ce qui en fait un divertissement idéal pour les primo accédants amateurs de maison hantées. 

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