[Critique] – The Deadly Spawn


The Deadly Spawn affiche film

Réalisateur : Douglas McKeown

Année de Sortie : 1983

Origine : États-Unis

Genre : Zobs Carnassiers Venus D’ailleurs

Durée : 1h18

Le Roy du Bis : 6,5/10


The Giger Factor


Au Garde à vous !

A la suite du crash d’une météorite, un parasite d’origine inconnue trouve refuge dans la cave d’une maison et se met à pondre des progénitures. Plus impactant qu’une infestation de punaises de lits, ces larves voraces prolifèrent rapidement, se cachant dans chaque recoin de la maison, derrière les tableaux, le long des plomberies ou sous le mobilier, prêt à mordiller les tibias des habitants avec leur horribles dents crochues.

Derrière son pur argument de série B (une créature anthropophage qui dévore des gens et se met à grossir progressivement), The Deadly Spawn dresse une étude de cas assez subtile portant sur la crise larvée d’un adolescent, et le bouleversement que son orientation sexuelle opère sur son entourage. Plusieurs séquences nous mettent ainsi la puce à l’oreille, notamment celle de la psychanalyse menée par le patriarche cherchant à creuser les centres d’intérêts, passions et névroses du jeune homme assez peu loquace. La créature de forme phallique s’impose ainsi comme la manifestation d’un fantasme adolescent typiquement masculin. 

Face à cette abomination, l’adolescent reste bouche bée, à la fois fasciné et pétrifié. Seul son silence lui permettra de passer à travers les mailles du filet et d’éviter cette bombe à retardement. La créature va se mettre à grossir progressivement et mettre en branle l’équilibre de tout le foyer. L’unité se retrouve alors menacée, et des vies seront détruites dans l’hystérie collective de ces sécrétions (hormones, semence, morsures, larves). 

The Deadly Spawn critique film

L’adolescent ne pourra mettre fin à la situation qu’en acceptant enfin de faire face à ses problèmes (le monstre ou son homosexualité refoulée), en se reconnectant à la réalité (par le truchement d’un câble qu’il devra brancher à une prise pour faire imploser la créature). D’autres n’y verront probablement que le postulat d’un scénario s’apparentant à l’un de ces EC Comics que le cadet de la famille dévore entre deux K7 vidéo.

L‘Invasion des Zobs Carnassiers

Les dimensions de la sculpture furent si larges et imposantes qu’elle ne passait pas la porte de l’atelier contraignant l’équipe à s’adapter à la situation. Durant toute une partie du long-métrage, la créature se terre donc dans le sous-sol de la maison, avant de monter les marches et d’apparaître dans l’encadrement de la porte. Les maquillages sont réalisés par Arnold Gargiulo qui aura notamment l’occasion de travailler sur Frankenhooker et Le Jour des Morts-Vivants

Homme de théâtre, Douglas McKeown fait déjà moins illusion dans son travail de mise en scène. La sous-exposition de la pellicule et les problèmes de contrastes dans l’obscurité trahissent les limites de son budget rachitique. Le producteur Ted A. Bohus témoigne d’ailleurs de l’amateurisme de l’ensemble de l’équipe non sans faire preuve d’un humour bravache. Néanmoins, le 16mm granuleux conserve ce charme suranné caractéristique du cinéma Bis de l’époque, et renforce l’atmosphère déliquescente du film.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut
Optimized with PageSpeed Ninja