[Critique] – Violent Night


Violent Night affiche film

Réalisateur : Tommy Wirkola

Année de Sortie : 2022

Origine : États-Unis

Genre : Père Noël Vénère

Durée : 1h52

Le Roy du Bis : 6,5/10
Thibaud Savignol : 6/10


Wirkola et le chaudron magique


Père Noël en déprime

Violent Night Critique Film Tommy Wirkola

Un passé trouble et violent

Face à lui, John Leguizamo s’en donne vraiment à cœur joie dans le rôle du «Scrooge», cherchant à mettre la main sur le magot et à gâcher le réveillon des bourgeois. L’image candide d’Épinal véhiculée par Coca-Cola semble bien loin. Santa Claus se retrouve pris dans la tourmente d’une prise d’otages et incapable de redécoller faute à une gueule de bois carabinée. Mais ce que les méchants ne savent pas, c’est qu’avant de distribuer des cadeaux à tour de bras, ce dernier assénait des coups de masse à tire-larigot sur les champs de batailles. Si on écarte les fantaisies, cet être mythique reste néanmoins vulnérable aux balles et au danger, comme on le verra tout au long du métrage puisqu’il convient de lui en faire méchamment baver.

Des parties de cache-cache dans la maison à ses combats spectaculaires, le réalisateur ne ménage jamais le spectateur d’idées originales grâce à une inventivité de tous les instants, misant sur des meurtres originaux (empalement par des cannes à sucre, patins à glace servant de guillotine, corps déchiquetés par une tondeuse à lame), comme autant d’effets de style. Le papa gâteau brise aussi bien les tibias que les mâchoires, les nuques et les mentons, pour notre plus grand plaisir sadique et pervers.

Violent Night Critique Film Tommy Wirkola

Trouble-fête

Évidemment, les jouets et décorations font également office d’armes redoutables. Un casse-noisette peut par exemple servir à écrabouiller des phalanges ou des bijoux de famille, une étoile servir de shuriken, et des guirlandes à étrangler ses adversaires. Mais c’est bien à travers l’allégresse de ces empoignades musclées, ces ballets de masse aériens et sa farandole d’os brisés, que Violent Night acquiert réellement toute sa dimension de défouloir.

Et pour bien montrer l’effet que le film de Chris Colombus a eu sur la culture populaire, Tommy Wirkola lui rend un vibrant hommage à travers le personnage de Trudy, une groupie imitant le petit Kevin McCalliser en semant des pièges dans la propriété (planche cloutée, colle adhésive, verre pilé, boules de bowling), et autres joyeusetés pas moins vicieuses et mortellement dangereuses. La violence est si jouissive que l’on se prendra souvent à éclater de rire, notamment lorsque l’ancien viking repenti fera du hachis parmentier de ses ennemis. De ce chaudron au vitriol résulte un spectacle ultra référentiel, licencieux, gore, et surtout généreux, qui devrait pouvoir contenter les profanes comme les bisseux. 

Il ne manquait d’ailleurs pas grand-chose au menu pour en faire un grand classique du genre. Mais à l’instar des repas familiaux un peu trop copieux, Violent Night aura malheureusement l’effet d’un trop plein au goût de certains, essuyant les nombreuses ruptures de tons d’un réalisateur-savant fou qui ne sait pas toujours équilibrer la formule (quelques baisses de régime à signaler et une durée artificiellement rallongée). Néanmoins, grâce à sa brutalité et à la magie de Noël, rien ne pourra arrêter ce Père Noël cynique dans sa course contre la montre. Cette année, nos chères têtes blondes pourront donc dormir sur leurs deux oreilles, et les parents se réconcilier dans la violence et l’allégresse communicative.

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